PARIS (AFP) - Le rapport commandité par l'Union cycliste internationale (UCI) disculpe l'Américain Lance Armstrong de l'accusation de dopage à l'EPO dans le Tour de France 1999 et accable l'Agence mondiale antidopage (AMA), selon le quotidien néerlandais De Volkskrant.

Suivant ce rapport commandé à l'avocat néerlandais Emile Vrijman, ancien directeur de l'Agence néerlandaise antidopage (NeCeDo), il n'existerait aucune preuve que le septuple vainqueur du Tour de France ait utilisé une substance interdite.

Le rapport accuse en revanche l'AMA d'avoir tenté de discréditer l'Américain.

L'Agence mondiale présidée par Dick Pound aurait exercé des pressions sur le laboratoire français de Châtenay-Malabry pour qu'il utilise des codes sur les échantillons d'urine, afin de permettre d'identifier le coureur.

Sans attendre, l'AMA a fait part de sa "grande préoccupation" après les premiers éléments du rapport et a annoncé qu'elle répondrait "en temps utile lorsqu'elle aura pu étudier le rapport en détail".

L'Agence a insisté "sur le fait que cette enquête devrait prendre en compte tous les aspects, à savoir la façon dont les informations concernant des échantillons de sportifs ont pu être rendues publiques, mais aussi la question de savoir si des règles antidopage ont été violées par des sportifs".

Armstrong, pour sa part, a réagi aussi vite et a attaqué tous azimuts. Il s'est jugé innocenté par le rapport et a mis en cause le président de l'AMA, le Laboratoire de Châtenay-Malabry et le ministère français des Sports en les accusant d'avoir "violé les règles et bafoué la loi".

"Pas surpris"

"Même si je ne suis pas surpris par les conclusions du rapport, je suis satisfait qu'elles confirment ce que je répète depuis que cette chasse aux sorcières a commencé: Dick Pound, l'AMA, le laboratoire français, le ministère français des Sports, L'Equipe (qui avait révélé les accusations de dopage) et les organisateurs du Tour (ASO) ont cherché à me discréditer et à me cibler en m'accusant faussement d'avoir pris des substances dopantes en 1999", a déclaré Armstrong dans un communiqué.

En août dernier, Armstrong a été accusé par le quotidien sportif L'Equipe d'avoir utilisé lors de sa première victoire en 1999 de l'EPO (erythropoïetine), à l'époque indétectable. Pour mener son travail d'enquête, le journal français s'était basé sur le recoupement d'analyses d'échantillons d'urine, faites à titre de recherche et non dans le cadre formel d'un contrôle antidopage.

L'UCI, dans un premier temps, a déploré "fermement le comportement de M. Vrijman, qui s'est exprimé de façon prématurée, en contrevenant aux accords qui prévoyaient que toutes les parties impliquées seraient informées avant tout commentaire public sur le contenu du rapport".

Sur ce point, l'AMA a eu beau jeu de souligner que "la politesse et le professionnalisme élémentaires" auraient voulu qu'elle "reçoive une copie du rapport avant que des entretiens soient accordés par son auteur à des médias".
Selon la presse néerlandaise, le rapport Vrijman recommande à l'UCI de ne pas prendre de mesures disciplinaires contre Armstrong et disculpe la fédération internationale d'avoir contribué à l'identification du coureur américain.

Emile Vrijman avait été nommé par la fédération internationale en octobre dernier, au titre d'expert indépendant, pour mener "une enquête complète" sur tous les aspects des analyses des échantillons d'urine du Tour de France 1999.