PARIS (AFP) - Le cyclisme s'apprête à ouvrir une nouveau chapitre, dimanche, dans Paris-Nice, première course du nouveau circuit ProTour auquel participe l'Américain Lance Armstrong pour sa rentrée 2005.

S'ils se refusent à faire partie complètement du ProTour, estimant que l'Union cycliste internationale (UCI) doit "être le garant et non le gérant" de son sport, les organisateurs de Paris-Nice se réjouissent du plateau. Outre Armstrong, présent pour la première fois depuis sept ans, le peloton présente de nombreuses têtes d'affiche dans la liste des 21 équipes engagées (168 coureurs).

Souvent comparé à Laurent Jalabert, le grand espoir espagnol Alejandro Valverde découvre une course que son prédécesseur a enlevée à trois reprises de 1995 à 1997. C'est dire qu'elle pourrait convenir à ce puncheur de haut vol, offensif et rapide, à l'aise sur tous les terrains pour peu que les conditions météo ne modifient pas les paramètres de l'épreuve.

Christian Prudhomme, investi par Jean-Marie Leblanc à la direction de la course en attendant de lui succéder à la tête du Tour de France, souligne que le vainqueur final s'est souvent imposé au Mont-Faron, l'arrivée en côte prévue vendredi. Valverde, tout à fait apte à s'imposer au-dessus de Toulon, est prévenu tout comme le Kazakh Alexandre Vinokourov, déjà vainqueur au Faron mais pointé en retard cette année au récent Tour de Valence.

Dans les trois derniers jours

Pour le succès final, Valverde a toutes les raisons de se méfier de la puissante équipe CSC -victorieuse l'an passé avec l'Allemand Jorg Jaksche, passé depuis chez Liberty et de nouveau candidat au podium- et de son leader, Jens Voigt. Impressionnant le mois dernier dans la montée du Faron, le coureur allemand a gagné le Tour méditerranéen en février et annoncé dans la foulée ses ambitions pour Paris-Nice, dont il a pris à deux reprises des places d'honneur (6e en 2002, 4e en 2004).

L'Italien Davide Rebellin, autre habitué de l'épreuve (3e en 2003, 2e en 2004), est lui aussi concerné par les premiers rôles d'autant que la course ouvre le classement ProTour créé pour désigner le meilleur coureur de la saison. Rebellin, qui aurait gagné ce classement s'il avait été disputé l'année passée, ne peut qu'être intéressé à marquer ses premiers points.

Partagées entre deux fronts (Paris-Nice, Tirreno-Adriatico), les équipes du ProTour ont réparti leurs forces.

Pour le contre-la-montre d'ouverture (4 km), l'Australien Michael Rogers, le Britannique Bradley Wiggins et le Suisse Fabian Cancellara doivent plus que rivaliser avec Armstrong. Pour les sprints, le Belge Tom Boonen, l'Allemand Olaf Pollack et l'Estonien Jaan Kirsipuu sont attendus surtout à Chabris (lundi) et à Montélimar (jeudi) compte tenu du profil plus vallonné des étapes du Massif central, à Thiers (mardi) et au Chambon-sur-Lignon (mercredi).

La décision doit se faire logiquement dans les trois derniers jours dans les petits cols de l'arrière-pays azuréen. Sur ces parcours, les jeunes talents des équipes françaises (Gilbert, Lovkvist, Kaschechkin, Sy. Chavanel, Voeckler) ne peuvent que progresser au contact de leurs adversaires. Surtout si, contrairement à ses intentions premières, le sextuple vainqueur du Tour se prenait au jeu pour lui ou l'un des siens.