Armstrong se retire mais la polémique continue
Cyclisme vendredi, 16 sept. 2005. 12:02 vendredi, 13 déc. 2024. 23:46
PARIS (AFP) - Le jour même où Lance Armstrong confirmait définitivement sa retraite sportive, une violente polémique a opposé jeudi l'Union cycliste internationale (UCI) et l'Agence mondiale antidopage (AMA), révélant deux visions opposées de la lutte antidopage.
Sur la forme, chacun des deux organismes accuse l'autre d'avoir organisé les fuites qui ont alimenté la révélation par l'Equipe, le 23 août, de la présence d'EPO dans des urines du coureur américain prélevées en 1999 sur le Tour de France.
Sur le fond, l'antagonisme est plus profond.
Pour Dick Pound, le président de l'AMA, les analyses de laboratoire rendues publiques par la presse sont un élément valable de réflexion. "Je vois une très haute probabilité qu'il y ait eu une activité de dopage", avait-il déclaré le 5 septembre.
Cette position conforte l'opinion de nombreux acteurs du milieu cycliste, notamment en France, qui ont toujours douté de l'authenticité des performances d'Armstrong, sans pouvoir s'appuyer sur des faits, puisque le champion texan n'a jamais été contrôlé positif.
L'AMA, chargée de coordonner la lutte antidopage dans tous les sports de la planète, n'ignore pas que les tricheurs les mieux organisés échappent aux contrôles. Dans deux des affaires de dopage les plus retentissantes de ces dernières années, l'affaire Festina dans le cyclisme et BALCO dans l'athlétisme, aucun athlète n'a été contrôlé positif. Seules des dénonciations ou l'action de la police ont permis de confondre les dopés.
Légaliste
L'UCI en revanche s'en tient à une position très "légaliste", proche de celle de Lance Armstrong. Elle souligne d'abord que les analyses n'ont pas été faites dans le cadre formel d'un contrôle antidopage, et qu'il n'existe plus de deuxième échantillon pour effectuer une contre-expertise. Donc, aucune possibilité de poursuite ou de sanction.
Elle se place ensuite sur le plan éthique, en dénonçant la publication de ces résultats comme des atteintes à la sphère privée du coureur, et en promettant de rechercher les coupables des fuites.
En fait, Armstrong et l'UCI ont directement contribué à la "fuite".
Les échantillons analysés étaient en effet parfaitement anonymes. Pour les identifier, il manquait une clé: les procès-verbaux de prélèvement donnant le nom des coureurs correspondant aux numéros de flacons.
Or Armstrong, par la voix de son avocat Bill Stapleton, a admis jeudi pour la première fois qu'il avait lui-même donné l'autorisation au journal de consulter les PV de ses contrôles antidopage de 1999.
"Ils étaient supposés avoir accès aux procès verbaux pour voir s'il y avait une dérogation médicale (pour une prise de produit à des fins thérapeutiques ndlr). Nous pensions qu'ils allaient consulter les documents confidentiels, mais pas qu'ils allaient partir avec", a déclaré M. Stapleton.
L'UCI a confirmé avoir donné accès à ces documents à un journaliste de l'Equipe.
Armstrong, en donnant cette autorisation, ne savait probablement pas qu'elle permettrait d'identifier de vieux flacons d'urine conservés depuis 1999 dans lesquels on venait de découvrir des traces d'EPO.
Ulcéré par ces accusations, le Texan a brièvement envisagé début septembre de revenir disputer le Tour 2006 pour faire taire ses détracteurs. Jeudi, il y a définitivement renoncé.
Sur la forme, chacun des deux organismes accuse l'autre d'avoir organisé les fuites qui ont alimenté la révélation par l'Equipe, le 23 août, de la présence d'EPO dans des urines du coureur américain prélevées en 1999 sur le Tour de France.
Sur le fond, l'antagonisme est plus profond.
Pour Dick Pound, le président de l'AMA, les analyses de laboratoire rendues publiques par la presse sont un élément valable de réflexion. "Je vois une très haute probabilité qu'il y ait eu une activité de dopage", avait-il déclaré le 5 septembre.
Cette position conforte l'opinion de nombreux acteurs du milieu cycliste, notamment en France, qui ont toujours douté de l'authenticité des performances d'Armstrong, sans pouvoir s'appuyer sur des faits, puisque le champion texan n'a jamais été contrôlé positif.
L'AMA, chargée de coordonner la lutte antidopage dans tous les sports de la planète, n'ignore pas que les tricheurs les mieux organisés échappent aux contrôles. Dans deux des affaires de dopage les plus retentissantes de ces dernières années, l'affaire Festina dans le cyclisme et BALCO dans l'athlétisme, aucun athlète n'a été contrôlé positif. Seules des dénonciations ou l'action de la police ont permis de confondre les dopés.
Légaliste
L'UCI en revanche s'en tient à une position très "légaliste", proche de celle de Lance Armstrong. Elle souligne d'abord que les analyses n'ont pas été faites dans le cadre formel d'un contrôle antidopage, et qu'il n'existe plus de deuxième échantillon pour effectuer une contre-expertise. Donc, aucune possibilité de poursuite ou de sanction.
Elle se place ensuite sur le plan éthique, en dénonçant la publication de ces résultats comme des atteintes à la sphère privée du coureur, et en promettant de rechercher les coupables des fuites.
En fait, Armstrong et l'UCI ont directement contribué à la "fuite".
Les échantillons analysés étaient en effet parfaitement anonymes. Pour les identifier, il manquait une clé: les procès-verbaux de prélèvement donnant le nom des coureurs correspondant aux numéros de flacons.
Or Armstrong, par la voix de son avocat Bill Stapleton, a admis jeudi pour la première fois qu'il avait lui-même donné l'autorisation au journal de consulter les PV de ses contrôles antidopage de 1999.
"Ils étaient supposés avoir accès aux procès verbaux pour voir s'il y avait une dérogation médicale (pour une prise de produit à des fins thérapeutiques ndlr). Nous pensions qu'ils allaient consulter les documents confidentiels, mais pas qu'ils allaient partir avec", a déclaré M. Stapleton.
L'UCI a confirmé avoir donné accès à ces documents à un journaliste de l'Equipe.
Armstrong, en donnant cette autorisation, ne savait probablement pas qu'elle permettrait d'identifier de vieux flacons d'urine conservés depuis 1999 dans lesquels on venait de découvrir des traces d'EPO.
Ulcéré par ces accusations, le Texan a brièvement envisagé début septembre de revenir disputer le Tour 2006 pour faire taire ses détracteurs. Jeudi, il y a définitivement renoncé.