Chaos pour ouvrir le Tour
Chaos pour ouvrir le Tour

« J’étais un peu fébrile. C’est quand même un accomplissement en soi. C‘était spécial d’être là, de vraiment le vivre finalement. » Voilà comment David Veilleux a qualifié sa journée de samedi au Tour de France, une première étape à la conclusion un peu chaotique avec un autobus bloqué et une importante chute.

Le Québécois, porte-couleurs d’Europcar, a en plus eu la chance de savourer sa première expérience dans la plus prestigieuse compétition cycliste au monde. « Aujourd’hui, c’était assez tranquille dans le peloton. J’ai eu le temps de penser à plein de choses. Les gars me disaient d’en profiter parce qu’il n’y en a pas souvent des étapes comme ça. »

Pour la première fois de son histoire, la Corse accueille le Tour de France. Samedi, le peloton a quitté Porto-Vecchio à destination de Bastia, pour une sortie de 213 kilomètres.

Les hôtes auraient assurément préféré un premier final moins confus, alors qu’un autobus pris sous l’arche d’arrivée a amené les organisateurs à prévoir la conclusion de l’étape trois kilomètres plus tôt. L’autobus déplacé in extremis, l’arrivée a finalement été préservée.

En plus, une chute à quatre kilomètres de l’arrivée officielle a emporté quelques grosses pointures, dont le Britannique Mark Cavendish (Omega Pharma-Quick-Step), l’Espagnol Alberto Contador (Saxo-Tinkoff) et le Slovaque Peter Sagan (Cannondale).

Plus de peur que de mal pour les cyclistes malchanceux, qui ont rapidement reçu la bonne nouvelle des organisateurs qu’ils seraient crédités du même chrono que le gagnant en raison de la confusion entourant l’arrivée.

« Dès qu’il y a eu la chute, on nous a annoncé que nous aurions le même temps que le vainqueur, mais c’était assez intense comme finale », a précisé Veilleux.

L’Allemand Marcel Kittel (Argos-Shimano) a été le premier à émerger du chaos, devançant respectivement le Norvégien Alexander Kristoff (Katusha) et le Néerlandais Danny Van Poppel (Vacansoleil-DCM) au sprint.

«J'ai vu la collision arriver à ma droite, a dit Kittel. Je savais que c'était sérieux. Je savais que Mark et Andre Greipel n'étaient plus près de la tête, et que c'était là une bonne occasion pour nous.»

Kittel entrevoit maintenant la deuxième étape avec beaucoup d'excitation.

«Je ne trouve pas les mots tellement que je suis content. C'est de loin le plus beau jour de ma vie, a dit Kittel, 25 ans. C'est de loin ma plus grande victoire. J'espère que je pourrai dormir... je vais être très excité à propos de dimanche.»

Du support pour Veilleux
Du support pour Veilleux

Europcar dans l’échappée

Quant à Veilleux, il a fini 84e après avoir été le fidèle lieutenant de son coéquipier français Pierre Rolland, 82e, tout au long de la journée. Le Français Cyril Gauthier a été le meilleur de la formation, au 80e rang.

« Je suis resté pas trop loin de Pierre, a mentionné le résidant de Cap-Rouge. Ça n’a pas été une journée très mouvementée. Nous étions bien contents, nous avions un gars à l’avant. »

Son coéquipier Jérome Cousin, également de la France, a en effet été l’instigateur de l’échappée du jour, en plus de relancer ses partenaires de fuite au 100e kilomètre. Ses efforts lui ont d’ailleurs valu le titre du cycliste le plus combattif.

« Jérome est un coureur qui aime bien être à l’avant, tenter sa chance. Il le mérite (son maillot), je suis content pour lui », a souligné Veilleux.

« Dans les 30 derniers kilomètres, nous avons pris du vent pour Pierre, puis évité les chutes. C’est un peu mission accomplie pour nous aujourd’hui », a conclu le Québécois.

Dimanche, la deuxième étape entre Bastia et Ajaccio sera longue de seulement 156 kilomètres, mais sera passablement accidentée.

Les cols de Bellagranajo (70e kilomètre, 6,6 kilomètres de montée à 4,6 %), de la Serra (85e kilomètre, 5,2 kilomètres de montée à 6,9 %) et de Vizzavona (95e kilomètre, 4,6 kilomètres de montée à 6,5 %), puis la côte du Salario (144e kilomètre, 1 kilomètre de montée à 8,9 %) pourraient faire des dégâts.