GENÈVE - L'ancien président de l'UCI Hein Verbruggen a qualifié d'"histoire ridicule" les accusations de Lance Armstrong à l'effet qu'il aurait contribué à camoufler le dopage du coureur américain au Tour de France de 1999, déclarant mardi qu'il n'a rien à craindre de la part d'une enquête indépendante.

Armstrong a prétendu qu'il y avait eu collusion, initiée par Verbruggen, durant sa première victoire au Tour. Le cycliste a fait ces affirmations dans l'édition de lundi du journal britannique The Daily Mail.

Après que des échantillons d'urine eurent révélé des traces d'un corticostéroïde interdit, l'équipe d'Armstrong a fourni une prescription antidatée pour une crème permettant de traiter les plaies de selle. On lui a permis de continuer de rouler jusqu'à la victoire, ce qui a du même coup redonné vie au cyclisme, un sport qui battait de l'aile après que les scandales de dopage eurent ruiné le Tour de 1998.

« C'est une histoire ridicule et en plus, il ne s'agissait pas d'un cas positif, a déclaré Verbruggen lors d'une entrevue téléphonique avec l'Associated Press. Il doit avoir des raisons pour avancer ces accusations. Je ne sais pas quoi... Peut-être que c'est lié à ses poursuites en justice. »

Verbruggen a reconnu avoir discuté avec Armstrong à l'époque.

« Je lui ai peut-être dit que l'UCI a besoin d'une prescription, mais je suis certain que cela a été géré par notre secteur antidopage, pas moi, a-t-il dit. Selon nos règles, on pouvait fournir (la prescription) après. »

Verbruggen a agi comme président de l'UCI pendant 14 ans. Il a quitté son poste en 2005 après la septième victoire d'affilée du coureur américain au Tour.

On s'attend à ce que les accusations de collusion par Armstrong soient étudiées par un comité indépendant mis sur pied par la nouvelle direction de l'UCI, et qui visera de déterminer si le coureur a été protégé par l'organisme mondial.

« Je n'ai jamais eu peur d'une commission d'enquête, a dit Verbruggen. Je participerai à tout et je ne serai jamais coupable de rien. »