ZURICH (AFP) - Une semaine après son malheureux Championnat du monde de cyclisme, l'Italien Paolo Bettini mitonne une première revanche, dimanche, dans le Championnat de Zurich, l'une de ses courses favorites.

Longtemps, le souvenir amer de Madrid risque de subsister pour le Toscan de 31 ans, convaincu d'avoir raté une grande occasion de devenir enfin champion du monde. Bettini a beaucoup pesé sur la course -sans lui, Vinokourov avait de fortes chances de gagner- mais il a regretté légitimement d'avoir couru à l'aveuglette au sein d'une équipe centrée sur Alessandro Petacchi.

Derrière le champion olympique, c'est toute l'Italie du cyclisme, anciens champions et médias surtout, qui a embrayé dans la polémique. Après Petacchi, critiqué pour avoir tardé à avouer une condition seulement moyenne ce jour-là, la responsabilité s'est vite transférée sur le commissaire technique Franco Ballerini.

Les reproches ? Ils portent sur le choix des hommes retenus en fonction du parcours de Madrid. Les jours de l'ancien double vainqueur de Paris-Roubaix, soupçonné de s'être trompé sur la nature du circuit, paraissent comptés à la tête de la "Squadra" d'autant que le Toscan a été installé à ce poste par le prédécesseur de l'actuel président de la Fédération italienne.

"Je ne vais pas m'économiser"

Les grandes embrassades des JO d'Athènes, où Ballerini avait été honoré après le titre olympique de Bettini, appartiennent au passé. Moins de quatorze mois plus tard, le cyclisme italien n'en revient pas de son échec cinglant du Championnat du monde, la course la plus symbolique qui échappe régulièrement à la nation-phare du peloton.

Depuis dix ans, seul Mario Cipollini (2002) a rompu le sortilège. Tous les spécialistes de courses d'un jour (Bartoli, Rebellin, Di Luca, Petacchi, etc) ont échoué. Bettini, prototype du coureur de classiques, a approché le maillot arc-en-ciel (2e en 2001, 4e en 2003) sans le toucher.

Dans le Championnat de Zurich, qui doit permettre à Danilo Di Luca de s'assurer la victoire au classement du ProTour à deux épreuves de la fin (Paris-Tours, Tour de Lombardie), Bettini sait en revanche comment s'y prendre.

"A Zurich, j'ai toujours terminé dans les tout premiers depuis ma victoire de 2001", relève le coureur d'une forte équipe Quick Step (avec Pozzato, Paolini, Moreni, Rogers, etc).
Loin des calculs de l'année précédente quand il avait marqué de près Davide Rebellin dans le Tour de Lombardie pour remporter une troisième fois la Coupe du monde, Bettini veut avant tout retrouver la saveur de la victoire. Son année 2005 ne comporte que deux succès, une étape du Giro en mai dernier, une autre de la Vuelta à la mi-septembre.

"J'ai encore de la fraîcheur à cette époque de la saison et je veux en profiter", affirme le Toscan. "Je ne vais pas m'économiser. Maintenant, je n'ai plus en tête qu'une seule chose jusqu'à la fin de la saison: gagner."