NICE (AFP) - L'Américain Bobby Julich a poursuivi la main-mise de l'équipe CSC sur le Paris-Nice cycliste en gagnant dimanche la 63e édition après la septième et dernière étape enlevée sur la Promenade des Anglais par l'Espagnol Alejandro Valverde.

Julich, renaissant depuis la saison dernière et son transfert dans la formation dirigée par l'ancien vainqueur du Tour Bjarne Riis, a succédé au palmarès à l'Allemand Jorg Jaksche, parti à l'intersaison dans une autre équipe (Liberty).

En tête depuis l'arrivée au Mont-Faron vendredi, le coureur américain, compagnon d'âge de Lance Armstrong (33 ans), a surveillé ses deux suivants espagnols au classement, Constantino Zaballa et Alejandro Valverde.

Dans la dernière étape (135 km), au parcours tracé dans les montagnes de l'arrière-pays niçois, Julich s'est appuyé sur ses équipiers, l'Allemand Jens Voigt en premier lieu. Il a réagi à deux démarrages de Valverde dans le col d'Eze, la dernière difficulté de l'épreuve à une vingtaine de kilomètres de l'arrivée.

Derrière le jeune Espagnol Alberto Contador (22 ans), rescapé d'une échappée de sept coureurs (avec Moncoutié, Gustov, Wegelius, E. Martinez, Pereiro, Verbrugghe), Julich a basculé au sommet dans un groupe d'une vingtaine de coureurs.

Le Kazakh Alexandre Vinokourov, vainqueur l'an dernier sur la Promenade des Anglais, a tenté sa chance dans la descente. Il a rejoint Contador, qui s'était fait une belle frayeur en déchaussant, et a abordé la ligne droite finale avec une courte avance malgré la passivité compréhensible de son compagnon qui avait fourni beaucoup d'efforts auparavant.

Valverde le plus rapide

Dans les 300 derniers mètres, Vinokourov a vu fondre sur lui l'avant-garde d'un premier peloton. Valverde, de loin le plus rapide, s'est adjugé le succès d'étape, plusieurs longueurs devant l'Italien Franco Pellizotti.

Par le jeu des bonifications, le grand espoir espagnol -vainqueur pour la première fois en France- a gagné une place au classement général (2e). Il s'est rapproché pour finir à 10 secondes de Julich, dont la régularité à défaut de panache (aucun succès d'étape) a été primée.

Premier Américain à figurer au palmarès de la "course au soleil", Julich a eu le grand plaisir de gagner devant les siens. Texan de naissance (à Corpus Christi), le coureur du Nevada réside à Nice depuis huit ans pendant la saison cycliste.

Sa carrière, qui eut pour sommet sa troisième place du Tour 1998 ("on a sans doute trop attendu de moi après cela", dit-il), a failli se diluer dans des saisons blanches à répétition, tant au Crédit Agricole que chez Telekom. Elle s'est relancée après le passage dans l'équipe de Riis avec, pour fait d'arme, la médaille de bronze du contre-la-montre aux JO d'Athènes.

Lors de la conférence de presse olympique, Julich avait rétorqué à un journaliste, qui lui demandait la part du préparateur italien Luigi Cecchini dans sa performance, que son entraîneur s'appelait Bjarne Riis, le responsable de l'équipe CSC.

Au-delà de Julich, Riis est l'autre lauréat de la "course au soleil", contrariée cette année par la météo (trois étapes raccourcies). L'ancien vainqueur du Tour, qui a pour habitude d'imposer un entraînement commando à ses hommes pendant l'hiver, a fait de Paris-Nice sa chasse gardée.