BOURG-EN-BRESSE - A la veille de l'entrée dans les Alpes, le Belge Tom Boonen s'est imposé en force dans le sprint qui a conclu la sixième étape du Tour de France, vendredi, à Bourg-en-Bresse, sous le soleil retrouvé.

Boonen a réglé un peloton massif comprenant le Suisse Fabian Cancellara (CSC) qui a gardé le maillot jaune de leader au terme de cette journée estivale conduite à allure tranquille (37,2 km/h).

Contraint de rester sur un gros développement (53x11) à cause d'un problème de dérailleur dans le dernier kilomètre, Boonen a lancé son sprint tout en puissance, malgré le vent de face, pour battre nettement l'Espagnol Oscar Freire, déjà deuxième la veille, et l'Allemand Erik Zabel.

Le Français Sébastien Chavanel s'est classé quatrième, devant le Norvégien Thor Hushovd et l'Italien Daniele Bennati, dans un sprint qui a projeté à l'avant les meilleurs spécialistes à l'exception de l'Australien Robbie McEwen (13e).

Agé de 26 ans, Boonen a renoué avec le succès qui le fuyait dans le Tour depuis son succès dans la troisième étape de l'édition 2005. Il a récupéré au passage le maillot vert que portait Zabel.

Wiggins: une journée solitaire

Troisième à Canterbury (Grande-Bretagne) dimanche dernier dans le premier sprint, l'Anversois a été devancé le lendemain, en terre belge (à Gand), par son coéquipier, le Belge Gert Steegmans.

"Cette année, ça n'a pas commencé vraiment bien", a reconnu Boonen. "Il fallait retrouver la confiance".

"Quand le coureur de Geroslteiner, Wrolich je crois, est parti, je suis passé. C'était encore loin. J'ai été un peu gêné et j'ai dû faire dix mètres de plus", a ajouté le vainqueur du jour.

La star du cyclisme belge, champion du monde en 2005, a porté à cinq son total de succès dans la Grande Boucle depuis sa première participation en 2004.

L'étape, longue de 199,5 kilomètres, s'est résumée à une longue échappée solitaire du Britannique Bradley Wiggins avant le sprint final.

Wiggins, le champion du monde de poursuite qui s'est classé troisième du prologue de Londres, est parti dès le 2e kilomètre. Il a compté jusqu'à 17 min 30 sec d'avance (Km 57) mais sa tentative a été condamnée par le travail des équipes de sprinteurs.

Klöden et "Vino": la souffrance

Le rouleur anglais, spécialiste des prologues et des distances courtes, a ouvert la course sur... 190 kilomètres. Il a tenté de calquer son allure sur celle du peloton et a été repris sur l'interminable ligne droite, contre le vent, menant à Bourg-en-Bresse, à 7 kilomètres de l'arrivée.

Les deux blessés de l'étape précédente, l'Allemand Andreas Klöden et le Kazakh Alexandre Vinokourov, sont restés dans le peloton, le plus souvent en queue du groupe.

Klöden, qui souffre d'une fissure au coccyx, et Vinokourov, blessé aux deux genoux et au coude droit, ont souffert durant cette journée malgré l'allure réduite jusqu'aux tout derniers kilomètres. Le coureur allemand, à l'avenir incertain dans cette Grande Boucle, a même vomi pendant l'étape.

Pour Cancellara, qui porte le maillot jaune depuis samedi dernier, "l'histoire (en jaune) continue", de ses propres mots. "Jusqu'à demain, a ajouté le Bernois. La Colombière, pour moi, c'est trop dur. Un nouveau Tour commence. Mais être en jaune, le 14 juillet en France, c'est très joli !"

Samedi, la septième étape franchit dans le final le col de la Colombière, classée en première catégorie, pour rejoindre la station du Grand-Bornand (197,5 km).