AX-LES-THERMES (AFP) - L'Espagnol Carlos Sastre (CSC), vainqueur samedi de la 13e étape du Tour de France sur les hauteurs d'Ax-les-Thermes, s'est, à son tour, inscrit pour la postérité du cyclisme en inventant une nouvelle figure consistant à passer la ligne d'arrivée avec une tétine à la bouche.

Dernier né de l'imagination des coureurs après, notamment, le lancer de flèche de son compatriote Juan Antonio Flecha (le bien nommé) à Toulouse, ce geste pourrait paraître anecdotique s'il ne symbolisait pas les bienfaits d'un nouvel état, celui de père.

Jusque-là, le Castillan (28 ans) était impatient, bouillant de tout révolutionner. Avec la naissance de Claudia, il y a deux ans, il est devenu soudainement raisonnable, aux antipodes du caractère de cet espoir ayant claqué la porte aux équipes de Banesto et de la ONCE, parce qu'il brûlait d'être un leader.

Mais ses proches lui reconnaissent la tête sur les épaules, une chance lorsque l'on est le beau-frère de l'enfant terrible José-Maria Jimenez qui, semble-t-il victime de problèmes existentiels, a gâché une bien prometteuse carrière.

Depuis l'avénement de la petite Claudia, Carlos Sastre (1,73m pour 60kg) s'est remis dans la ligne de conduite de son père Victor qui, humblement, a sorti de son école cadet de Barraco, non loin d'Avila et à une centaine de kilomètres de Madrid, des Francisco Mancebo, Pablo Lastras et Jimenez.

Ami de Laurent Jalabert au sein de CSC, le nouveau Carlos s'est construit une vie plus tranquille, un brin pépère, lui procurant un grand plaisir à battre la campagne avec son chien, un fusil sur l'épaule, ou à rendre visite à son beau-père, patron du restaurant "Meson del Pescador" (la Maison du Pêcheur) où les tapas demeurent une institution.

Mais si, d'aventure, il devait recevoir des amis, il préparerait alors le cabrito (chevreau à la broche) dont il raffole.