PARIS - L'ancien numéro 1 de l'Agence fançaise de lutte contre le dopage, Pierre Bordry, est d'avis que l'UCI ne devrait plus superviser de tests au Tour de France, jusqu'à ce qu'on ait répondu aux questions sur la possibilité d'avoir aidé à dissimuler des infractions de Lance Armstrong.

Armstrong a perdu ses sept titres de la Grande boucle en plus d'être banni à vie après une enquête de l'agence antidopage américaine, dans laquelle on le dépeignait comme ayant recours au dopage à répétition. Après des années à nier le tout, il s'est confessé lundi à Oprah Winfrey, pour une entrevue qui sera diffusée jeudi.

L'UCI est accusée d'avoir dissimulé des échantillons louches du Texan, d'avoir accepté des dons de sa part et de l'avoir aidé à réussir des tests antidopage.

«Il est clair que l'UCI n'est plus crédible et que l'AFLD devrait la remplacer, a confié à L'Équipe Bordry, qui a présidé l'AFLD de 2005 à 2010. Aussi longtemps qu'on n'a pas écarté une complicité possible entre Armstrong et les dirigeants du cyclisme, il me semble impossible de les mettre en charge de l'éthique.»

En novembre, l'UCI a créé un comité indépendant pour étudier le cas Armstrong et le rôle possible de l'UCI dans le scandale. On va scruter les relations entre le cycliste déchu et le président de l'UCI, Pat McQuaid, élu en 2005, et son prédécesseur Hein Verbruggen.

Des anciens coéquipiers d'Armstrong ont dit à l'USADA qu'ils soupçonnent l'UCI d'avoir caché des échantillons louches de celui-ci en retour de 125 000 $, et qu'ils croient aussi que l'Américain a bénéficié d'une protection spéciale.

La 100e édition du Tour de France attirera énormément d'attention, cette année, et Bordry veut que l'AFLD joue un rôle pour ne pas que la course soit entachée encore plus après les scandales impliquant Armstrong, Alberto Contador et Floyd Landis.

«Je pense que dans le contexte actuel il est légitime que l'AFLD contribue à défendre ce monument sportif», a dit Bordry.