BRIOUDE, France - Pour la quatrième fois en quatre jours, le maillot jaune de leader de Paris-Nice a changé de détenteur, mercredi à Brioude, où le jeune Américain Andrew Talansky (Garmin) a gagné la troisième étape et pris les commandes de la course.

Âgé de 24 ans, le natif de Miami, surnommé dans son équipe le « pitbull » pour son obstination à ne rien lâcher, a réglé ses six compagnons d'échappée. Il a enlevé le plus important succès de sa carrière.

Ses performances de l'année passée (2e du Tour de Romandie et surtout 7e de la Vuelta) l'ont déjà désigné toutefois parmi les coureurs d'avenir du cyclisme de son pays, bouleversé par le scandale qui a jeté à bas sa star Lance Armstrong.

Efficace en montagne et dans le contre-la-montre, Talansky, qui vise le podium final, a pris position en tête du classement après cette journée pluvieuse. Mais le Français Sylvain Chavanel (4e à 4 sec), le Néerlandais Lieuwe Westra (6 sec), gêné par une crevaison à l'approche du final, l'Australien Richie Porte (7 sec) et le grimpeur colombien Nairo Quintana (17 sec), qui avait privé Talansky du succès dans le Tour de l'Avenir 2010, se sont maintenus à faible distance. Au contraire des victimes du jour (Gesink, Fuglsang, Menchov), distancées de plus d'une minute sur la ligne.

Le précédent porteur du maillot jaune, l'Italien Elia Viviani, a lâché prise dans la dernière montée, à 17 kilomètres de la ligne. Il a perdu au final près de trois minutes. Comme l'Australien Simon Gerrans qui, à l'exemple du Belge Tom Boonen (souvent vu en tête du peloton), utilise Paris-Nice pour peaufiner sa forme en vue des classiques.

« Je serai un leader »

Quant au Belge Thomas de Gendt, distancé de plus de cinq minutes, ses espoirs d'un bon classement final se sont envolés à cause d'une chute dans la dernière descente.

À Brioude, une petite ville de quelque 7000 habitants au coeur de l'Auvergne (centre de la France), le public a surtout vibré pour l'enfant du pays, Romain Bardet, à l'affût dans la dernière côte d'un parcours dont il connaissait tous les pièges.

Le jeune Français (22 ans) a relancé après la descente glissante (chute de Kiryienka en tête de la course). Un petit groupe s'est formé à une douzaine de kilomètres de l'arrivée et a rallié la ligne, sans que son avantage sur le premier peloton excède jamais une dizaine de secondes.

La présence de deux coureurs de la même équipe (Porte et Lopez pour Sky) a permis aux attaquants de maintenir un rythme élevé jusqu'à la ligne droite d'arrivée où Talansky s'est imposé nettement.

Interrogé sur ses ambitions de la saison, le coureur qui réside en Caroline du Nord a tenu un discours clair. « Je serai un leader sur les grands rendez-vous avec Ryder Hesjedal (vainqueur du Giro 2012), c'est ce qu'on attend de moi. On a vu dans le passé que c'était bien d'avoir deux leaders dans une même équipe, regardez Wiggins et Froome l'an dernier. »

Jeudi, la course rejoint la vallée du Rhône au cours de sa quatrième étape, longue de 199,5 kilomètres entre Brioude et Saint-Vallier. Sept côtes sont à franchir, la dernière à seulement 8,5 kilomètres de l'arrivée, à la veille de l'étape se hissant jusqu'à la Montagne de Lure en Haute-Provence (sud-est).