LE PUY-EN-VELAY, France - Avec moins de 30 secondes d'avance sur ses trois principaux rivaux à l'aube de la troisième semaine du Tour de France, le maillot jaune Chris Froome n'a pas sa marge habituelle et ne se sent pas à l'abri.

Une faiblesse jeudi dans la montée de Peyragudes qui lui a fait perdre le maillot jaune, repris deux jours plus tard à l'Italien Fabio Aru à Rodez, deux ennuis mécaniques dont le dernier dimanche dans le Massif central qui aurait pu lui coûter très cher : le Tour du triple vainqueur britannique n'est pas un long fleuve tranquille.

À l'heure d'attaquer la troisième semaine et les Alpes, le meneur de Sky dispose d'un avantage très maigre, qu'il devrait augmenter dans le contre-la-montre samedi à Marseille, à la veille de l'arrivée sur les Champs-Élysées.

Mais le Britannique, qui peut compter de surcroît sur une meilleure équipe que ses rivaux, avoue qu'il n'est pas serein.

« Je ne dormirai pas sur mes deux oreilles (si les écarts sont identiques avant le contre-la-montre, NDLR). Nous avions toujours su que cela allait être une course serrée et c'est exactement ce qu'il se passe », a déclaré Froome lundi matin au Puy-en-Velay, où le Tour fait relâche.

« C'était attendu et je savais que chaque étape, chaque seconde, allaient compter », a-t-il ajouté.

Uran, le plus dangereux?

Et dans cette bagarre, Froome semble craindre Uran plus que les autres.

« Rigoberto Uran est peut être un peu l'invité surprise à l'abri des radars mais il est probablement le meilleur en contre-la-montre de ce groupe de prétendants, et donc si l'on pense à Marseille, il est la grande menace », a jugé Froome.

Mais « chacun de mes concurrents représente une menace différente », a-t-il tenu à souligner.

« Fabio Aru n'a peut-être pas eu un bon jour il y a quelques jours (à Rodez, NDLR) mais il a déjà été fort en troisième semaine (d'un grand Tour) », tandis que « Romain Bardet a toujours été fort lors de la dernière semaine d'un grand Tour et il a aussi l'équipe pour le soutenir comme on l'a vu hier », a poursuivi Froome.

L'équipe de Bardet s'était portée à l'avant, dimanche, dans le col de Peyra Taillade, alors que le Britannique devait chasser pour combler son retard après un changement de roue.

« Il m'a mis sous pression et nous avons vraiment eu besoin d'utiliser toute l'équipe pour contrôler la situation. Je me suis rendu compte à la seconde où AG2R a frappé, alors que j'étais sur le bord de la route avec Kwiato (Michal Kwiatkowski, NDLR) en train d'essayer de changer ma roue, que cela aurait pu être la fin de ma bataille pour le maillot jaune », a déclaré Froome.

Heureusement donc « que mes coéquipiers ont répondu à la pression et que j'ai eu les jambes pour remonter dans le groupe de tête au sommet. Si je n'y étais pas parvenu, cela aurait été la fin de la course pour moi », a-t-il encore dit. Une course qui est finalement loin d'être finie.