Il a fallu quelques jours avant que Sportcom puisse joindre le cycliste James Piccoli pour une entrevue bilan de sa deuxième participation au Tour d’Espagne. Et c’est bien normal, car le Montréalais de l’équipe Israel Start-Up Nation avait rangé son téléphone pour faire un peu de tourisme avec sa famille qu’il n’avait pas vue depuis janvier dernier.

L’athlète qui a fêté ses 30 ans dimanche dernier a terminé la deuxième Vuelta de sa carrière cette même journée au 86e rang. Retour sur ces trois semaines où le positif a côtoyé le négatif.

Un effectif réduit

« L’équipe a eu un peu de malchance, mais personnellement, je faisais un peu plus partie de la course cette année. J’étais donc content de ne pas juste participer à la Vuelta (comme en 2020), mais aussi de faire partie de la course et de jouer la game. L’équipe ou moi n’avons pas eu de résultats (importants). Même si les jambes étaient bonnes, il nous a manqué un peu de chance. »

L’athlète fait référence au nombre élevé d’abandons dans son équipe qui a rallié Saint-Jacques-de-Compostelle à seulement trois coureurs. En voir cinq quitter pendant la compétition a donc limité Israel Start-Up Nation dans son choix de stratégies à adopter pour viser une victoire d’étape.

« C’est la plus grande déception. Je suis content que tout le monde (ses coéquipiers qui ont posé pied) n’ait pas été blessé gravement, mais c’est vraiment dommage que nous ayons fini à juste trois coureurs. Lorsque l’on est en désavantage numérique, ce n’est pas impossible d’avoir de bons résultats, mais il faut juste un peu de chance. L’équipe a continué à nous motiver et à nous encourager à donner notre 100 %. C’est ce que nous avons fait. »

À sa première participation à la Vuelta l’an dernier, tout était nouveau pour James Piccoli : un premier grand tour et une première course par étapes de trois semaines. Cette année, en plus d’être mieux outillé, un élément important a ajouté à son expérience.

« C’était beaucoup plus le fun cette année en termes de sensations, mais aussi avec les foules le long du parcours, contrairement à l’an dernier, où le public ne pouvait pas voir la course. Juste ça, cela a fait en sorte que ma Vuelta était plus facile cette année. »

Le Slovène Primoz Roglic (Jumbo Visma) a remporté le Tour d’Espagne pour une troisième année de suite. Un exploit qui n’a pas surpris le Québécois.

« Je pense qu’il a été super intelligent et son équipe aussi. Dans le vélo, tu peux avoir l’équipe la plus forte, mais il faut aussi rouler intelligemment. Si tu ne roules pas intelligemment, tu ne gagnes pas la course. Cette année, il était le plus fort et son équipe a fait les choses super bien. C’est vraiment un gars d’un autre niveau. »

Au tour de l’Italie ?

Quand on lui demande à quel prochain grand tour souhaite-t-il participer entre le Tour de France et le Tour d’Italie, James Piccoli répond le Giro sans hésiter.

« De ce que j’entends, c’est vraiment une belle course. Le Tour, c’est la course que tout le monde connaît, mais aussi la plus stressante de l’année. […] La course en tant que telle n’est pas différente, mais c’est tout ce qui l’entoure qui l’est. »

Son coéquipier Guillaume Boivin l'avait confirmé l'été dernier lors de sa première participation au Tour, lui qui avait déjà pris part au Giro et à la Vuelta.

« C’est sûr que j’aimerais faire le Tour, mais faire le Giro, ce serait super beau. Je pourrais amener ma famille en Italie. Mes quatre grands-parents sont nés en Italie. J’ai encore quelques membres de ma famille qui demeurent là et c’est sûr que mes parents seraient excités de visiter l’Italie et de me voir en course. »

Le Montréalais parle italien, ce qui lui attirerait assurément une attention supplémentaire de la part des médias locaux. Courir sous davantage de projecteurs pourrait être une bonne préparation pour un jour monter sur la grande scène du Tour de France.