Le Suisse Fabian Cancellara (Trek-Segafredo) a remporté samedi à Sienne les Strade Bianche pour la troisième fois de sa carrière, après 2008 et 2012, en prenant le meilleur dans les derniers mètres sur le vainqueur de l'an dernier, le Tchèque Zdenek Stybar (Etixx-Quick Step).

Le Québécois Hugo Houle, de Sainte-Perpétue, a conclu au 56e rang, à 21 minutes 20 secondes du vainqueur.

L'issue de la course est restée incertaine jusqu'aux derniers instants, la victoire se jouant entre Cancellara, Stybar, son équipier italien Gianluca Brambilla et le champion du monde slovaque Peter Sagan (Tinkoff-Saxo).

Rescapé d'une précédente échappée née sur les sterrati, les fameux chemins en terre qui symbolisent cette course, Brambilla a attaqué deux fois dans le final, profitant du marquage entre Sagan et Cancellara et de la présence de Stybar dans le groupe.

L'Italien était encore devant à 200 mètres de l'arrivée, dans la très dure montée finale de la Via Santa Caterina de Sienne. Mais il a été repris par Cancellara, suivi de Stybar, Sagan étant encore un peu à court de préparation pour se mêler au sprint.

Et sur la Piazza del Campo, c'est le Suisse qui a été le plus costaud, Stybar devant se contenter de la deuxième place et Brambilla de la troisième.

« Maintenant les organisateurs doivent donner mon nom à l'un des chemins », a lancé le Suisse, qui mettra un terme à sa carrière à la fin de la saison.

Femmes : victoire de la coéquipière de Karol-Ann Canuel

La Britannique Elizabeth Armitstead, coéquipière de la Québécoise Karol-Ann Canuel au sein de la formation Boels Dolmans a remporté les grands honneurs.

Deuxième de l’édition de 2015, Armitstead a été la première à rallier la ligne d’arrivée de l’épreuve de 121 kilomètres ayant pour départ et arrivée la ville toscane de Sienne, devançant  par seulement trois secondes la Polonaise Katarzyna Niewiadoma (Rabo Liv). En retard de 13 secondes, la Suédoise Emma Johansson (Wiggle High5) a complété le trio de tête.

« L'équipe gagne donc nous sommes contentes », a raconté Canuel, qui était chargée d’aider Armitstead et l’Américaine Megan Guarnier, sixième, dans la première partie de la course.

L’athlète d’Amos  a quant à elle conclu la course au 35e échelon, à 4 minutes 7 secondes de sa coéquipière.

Ce ne sont pas les sept tronçons de gravier totalisant 22,4 kilomètres de la course qui ont le plus embêté la Québécoise, mais plutôt la rareté des sections plates. « C’est surtout que c'était toujoursup and down. Je me suis bien sentie durant la course à part les 30 derniers kilomètres. J'avais fait beaucoup de travail et je crois que je n'avais pas assez mangé alors j'ai commencé à avoir des crampes. Pour le reste, ça allait », a-t-elle expliqué.

Victime d’une chute dans la première moitié de la course, Joëlle Numainville (Cervélo Bigla) a fini 37e, accusant un retard de 4 minutes 38 secondes.

« À la troisième section en gravier, j’ai commencé à avoir des problèmes mécaniques et la fatigue est embarquée. Le vélo que j’avais n’allait pas bien pour être à l’avant et j’ai été reléguée au deuxième groupe, a raconté la Lavalloise. Je suis vraiment déçue, mais je n’ai pas eu de chances avec un changement de vélo et la fatigue. Ce sont de petits éléments qui font la différence à la fin. Il faut garder le moral. Ce n’est pas une catastrophe non plus ce que j’ai fait étant donné les circonstances. »

La création d’un World Tour féminin a de quoi réjouir les deux Québécoises. « Je crois que c'est vraiment bien. Ça démontre qu'ils veulent vraiment améliorer le côté féminin et apporter plus de médias à s'y intéresser », a mentionné Karol-Ann Canuel.

« Il y a un progrès de fait, un pas dans la bonne direction, mais l’écart entre les hommes et les femmes est immense encore, a ajouté Joëlle Numainville. C’est positif, car avant, nous ne faisions que parler du problème et maintenant, il y a des actions qui sont prises. Toutefois, sur papier, quand nous regardons les chiffres, nous voyons qu’il y a encore du travail à faire. »

Également sur la ligne de départ, Lex Albrecht (Bepink) et Gabrielle Pilote Fortin (Cervelo Bigla) ont posé le pied avant la ligne d’arrivée.