MONTRÉAL - Hugo Barrette voit d'un bon oeil la sortie du président de l'Union cycliste internationale (UCI), Brian Cookson, qui a déclaré que la crédibilité de la discipline pourrait être haussée en utilisant notamment des installations mieux adaptées.

« Si les gens croient que le cyclisme sur piste est en déclin, le message c'est "Non, ça ne l'est pas", a déclaré Cookson à l'Associated Press dans une entrevue accordée mercredi. Je crois que les administrations précédentes à l'UCI ont envoyé des signaux négatifs à propos de l'avenir du cyclisme sur piste. Je veux envoyer des signaux positifs. »

Selon Barrette, qui a brillé l'été dernier en décrochant trois médailles en cyclisme sur piste aux Jeux panaméricains de Toronto, la popularité du cyclisme sur piste a atteint des sommets inégalés depuis l'arrivée en poste de Cookson en septembre 2013.

« Depuis que la Grande-Bretagne a pris la gouverne de la discipline, le cyclisme sur piste ne fait que prendre de la popularité, a souligné mercredi à La Presse Canadienne le cycliste de 24 ans. Les gens l'aime, apprécient le fait de pouvoir regarder les épreuves à la télé - on diffuse même des Coupes du monde au Canada -, donc c'est nouveau, ça ne s'est jamais produit auparavant. »

Le programme olympique en cyclisme sur piste compte présentement 10 épreuves, dont cinq chez les hommes. Il en comptait respectivement 12 et huit lors des Jeux d'Athènes en 2004. Pour le Madelinot, cette proposition n'aura aucun impact à court terme, puisqu'il préfère se concentrer sur sa spécialité, le keirin.

Une construction très technique

En dépit des succès remportés par le cyclisme sur piste aux Jeux de Londres en 2012, les deux prochains vélodromes qui seront utilisés pour les JO figurent parmi les installations les plus problématiques pour l'UCI et les organisateurs locaux.

Le vélodrome de Barra fut l'un des trois stades à avoir été construits sur l'emplacement de l'ex-autodrome international Nelson Piquet, où ont été présentés les Jeux panaméricains de 2007 et où devaient se tenir les épreuves de cyclisme sur piste des Jeux olympiques et paralympiques d'été de Rio. Il a cependant été détruit dès la mise en chantier du parc olympique de Barra, puisqu'il ne répondrait pas aux critères de l'UCI pour la tenue d'épreuves olympiques. L'adapter aux normes de l'UCI aurait pratiquement coûté la même chose qu'en construire un neuf.

Barrette ne croit toutefois pas que ces retards soient attribuables au fait que les organisateurs prennent à la légère la construction d'un vélodrome qui respecte les normes de l'UCI.

« Contrairement à d'autres infrastructures sportives, la construction d'un vélodrome est très technique, a mentionné le Québécois. Il faut des spécialistes pour en bâtir un qui réponde aux standards de l'UCI. Les gens qui y participent doivent tous être extrêmement qualifiés, parce que ça prend beaucoup d'ingénieurs pour construire le tout. »

Le vélodrome de Rio est le seul qui n'ait pas encore été livré pour les JO de l'été prochain, et celui des JO de 2020 est situé à 120 km du centre-ville de Tokyo.

Cookson a admis qu'il était « un peu frustré » des délais à Rio, qui incluent l'annulation d'une épreuve-test.

La piste en pin de Sibérie est présentement en train d'être installée et exige un certain degré d'humidité, sauf que l'amphithéâtre est présentement électrifié grâce à des génératrices et n'est toujours pas relié au réseau électrique principal du parc olympique.

« Ces problèmes sont importants parce que nous devons composer avec des matériaux naturels, a dit Cookson. Je suis néanmoins certain que nous aurons une excellente compétition olympique de cyclisme sur piste. »

Barrette absent de l'entraînement à Rio

Mardi, le directeur des sports de Rio, Agberto Guimaraes, a personnellement assuré au président de l'UCI que le vélodrome sera prêt à temps pour une séance d'entraînement prévue du 25 au 27 juin.

« Personne ne prend ces installations pour acquises, a commenté Guimaraes. Je peux vous assurer que les installations seront prêtes pour juin. »

Barrette ne sera toutefois pas sur place afin de constater l'avancée des travaux. Il assure cependant que son absence n'aura aucun impact sur sa préparation en prévision des JO.

« Ce qu'il faut savoir, c'est qu'il y a d'autres pistes - comme par exemple celle du Centre national d'entraînement à Milton, en Ontario - qui sont presque identiques, a-t-il évoqué. Vous savez, il n'y a pas beaucoup de constructeurs de piste dans le monde qui respectent les critères de l'UCI, et celui qui va bâtir la piste de Rio est le même qui en a fait plusieurs autres dans le monde. Il y a d'autres options pour aller chercher le même genre de sensation. »