IMOLA, Italie - Julian Alaphilippe a triomphé lors de la course sur route masculine dans la catégorie élite aux Championnats du monde d'Imola, en Italie, dimanche.

Le Français a complété l'épreuve de 258,2 km constituée de plusieurs boucles qui commençaient et se terminaient au légendaire circuit de course automobile d'Imola en six heures, 38 minutes et 34 secondes.

Alaphilippe succède ainsi au Danois Mads Pedersen, qui avait triomphé dans cette épreuve aux Mondiaux du Yorkshire en 2019. Il est également le premier champion du monde de course sur route français depuis Laurent Brochard aux Mondiaux de San Sebastian, en Espagne, en 1997.

Il a devancé au fil d'arrivée le Belge Wout van Aert et le Suisse Marc Hirschi, qui ont accusé un déficit identique de 24 secondes sur le vainqueur.

Le Slovène Primoz Roglic, qui a terminé deuxième au classement général du Tour de France la semaine dernière derrière son compatriote Tadej Pogacar, a fini dans le même groupe, en sixième place. Pour sa part, Pogacar s'est contenté du 33e rang.

Michael Woods, d'Ottawa, fut le meilleur représentant du pays en vertu de sa 12e position, à 53 secondes d'Alaphilippe. Pour sa part, le Québécois Hugo Houle, de Sainte-Perpétue, a fini 61e. Ses compatriotes Alex Cataford, d'Ottawa, et Guillaume Boivin, de Montréal, n'ont pu atteindre le fil d'arrivée.

Vendredi, Filippo Ganna était devenu vendredi le premier Italien à remporter le contre-la-montre individuel aux Mondiaux de cyclisme sur route, et il avait accompli cet exploit dans sa propre cour. Van Aert avait terminé l'épreuve en deuxième place, également, devant le Suisse Stefan Küng.

« Une grosse course d’usure » - Guillaume Boivin

« On savait que c’était un parcours vraiment difficile et que Michael (Woods) allait probablement se retrouver tout seul dans le final, alors on a essayé de prendre soin de lui du mieux qu’on pouvait pendant toute la journée afin qu’il soit le plus frais possible à la fin. C’était vraiment une grosse course d’usure », a expliqué Guillaume Boivin, décroché du peloton avec deux tours à faire, mais qui demeure satisfait de sa journée.

Celui qui participait à ses cinquièmes mondiaux seniors ajoute qu’il se sentait bien, mais qu’il savait aussi que ce parcours de 5000 mètres de dénivelé ne lui convenait pas.

« Ç’a vraiment monté en crescendo toute la journée et il ne restait que les plus forts à la fin. Cette journée était extrêmement difficile. C’était une course de costauds et il n’y avait pas grand place pour se cacher », a ajouté le cycliste de 31 ans.

L’équipe française a donné le ton avec 70 kilomètres à faire dans la montée principale du circuit, la Cima Gallisterna. Mené par Nans Peters, vainqueur d’étape au dernier Tour de France, le peloton est revenu sur les derniers survivants de l’échappée du jour. Si les favoris ont tenu le coup, plusieurs coureurs ont dû puiser dans leurs réserves pour y garder leur place et certains, dont Boivin, ont été décrochés à ce moment.

« Ç’a fait mal aux jambes! » a concédé le Montréalais.

Dans l’avant-dernier tour, la Belgique a pris les commandes, sauf le récent vainqueur du Tour de France Tadej Pogacar est venu jouer les trouble-fêtes. Parti en solo avec 42 kilomètres à faire, le Slovène a attaqué au même endroit que Anna van der Breggen, victorieuse en solo, la veille, à l’épreuve féminine. Les avant-bras sur le guidon et en position de contre-la-montre, Pogacar est rapidement passée à près d’une trentaine de secondes d’avance.

L’organisation de la chasse a mis du temps à se faire, mais Woods était toujours dans groupe de tête, alors que Houle accusait désormais un retard de près de 5 minutes. Pogacar a finalement été rattrapé une vingtaine de kilomètres plus tard, non sans avoir vidé quelques cartouches à l’équipe belge qui a dû travailler fort pour combler l’écart.

Plusieurs attaques ont fusé une fois la jonction faite et le bon coup a été celui de Julian Alaphilippe qui a profité du ménage fait par le Polonais Michal Kwiatkowski au sommet de la montée finale pour se creuser une avance de 5 secondes.

Alaphilippe a agrandi l’écart jusqu’à une quinzaine de secondes dans les dix derniers kilomètres, mais on l’a vu nerveux de ne pas savoir précisément son avance en l’absence d’oreillette, comme c’est le cas aux Championnats du monde. Il croisera la ligne d’arrivée soulagé et heureux d’offrir à la France un premier titre mondial masculin en 23 ans.

Le repos sera de courte durée pour les Québécois. Guillaume Boivin sera au départ de la course par étapes du Binck Bank Tour qui se mettra en branle mardi. Quant à Hugo Houle, James Piccoli et Karol-Ann Canuel, ils seront à la Flèche wallonne, mercredi, en Belgique.

Les Mondiaux de cyclisme sur route ont été déplacés vers Imola à la suite de la décision d'Aigle-Martigny, en Suisse, de se retirer de l'organisation de l'événement en raison des règlements sanitaires relatifs aux rassemblements de masse décrétés par le gouvernement pour lutter contre la pandémie de COVID-19.

Seules les épreuves s'adressant aux athlètes élite masculins et féminins ont été maintenues; celles réservées aux catégories junior et moins de 23 ans ont été annulées.