L'Italien Gianluca Brambilla a remporté dimanche la 15e étape du Tour d'Espagne
Cyclisme dimanche, 4 sept. 2016. 12:03 dimanche, 4 sept. 2016. 12:58Du grand spectacle! Nairo Quintana s'est envolé dimanche en tête du Tour d'Espagne, finissant deuxième de la 15e étape derrière l'Italien Gianluca Brambilla et confortant son maillot rouge après avoir piégé son dauphin Chris Froome dans une offensive d'envergure avec l'aide d'Alberto Contador.
Au terme de cette journée mémorable, au scénario débridé et inattendu, voilà le petit grimpeur colombien en position de force pour obtenir son premier sacre sur la Vuelta dans une semaine à Madrid.
« On a vécu une grande étape. Quand on s'y attendait le moins, on a creusé davantage d'écart qu'en haute montagne », s'est réjoui le leader de l'équipe Movistar au micro de la chaîne espagnole Teledeporte.
Et quel panache de la part du duo Quintana-Contador! Au lendemain de l'étape reine dans les Pyrénées françaises, les deux leaders ne se sont pas cachés, dynamitant les 118 km de course jusqu'à l'arrivée au sommet de la station de ski d'Aramon Formigal (Aragon).
Contador est un grand stratège
À l'instigation de Contador (Tinkoff), une échappée royale d'une quinzaine de coureurs s'est formée en tout début d'étape avec la présence de Quintana et de plusieurs équipiers. Et grâce à une entente parfaite, les fuyards ont pris le large tandis que Froome (Sky) se retrouvait isolé derrière, cédant plus de 2 min 30 sec à l'arrivée.
Le maillot rouge compte désormais 3 min 37 sec d'avance au général sur son rival britannique, un écart a priori suffisant pour résister au triple vainqueur du Tour de France lors du contre-la-montre individuel programmé vendredi prochain, à l'avant-veille de l'arrivée.
L'autre gagnant du jour est l'Espagnol Alberto Contador. Habitué des longues chevauchées et des coups de poker, comme lorsqu'il avait renversé la Vuelta 2012 à Fuente Dé, le Madrilène a été récompensé dimanche.
« Alberto est un grand statège », l'a félicité Quintana.
Sixième de l'étape, Contador est remonté à la 4e place du classement général (à 4 min 02) et pointe à seulement cinq secondes de la troisième marche du podium, occupée par le Colombien Johan Esteban Chaves (Orica-BikeExchange).
« Je voulais tout donner et ne pas regarder derrière moi", a souri l'Espagnol. "J'ai peut-être été trop généreux en début d'étape en roulant à fond, peut-être que je l'ai payé dans le final. Mais j'espère que le public a pris du plaisir en regardant cette étape. »
Froome impuissant
Quant à Froome, rapidement privé de ses lieutenants piégés derrière, il s'est montré impuissant à contrer cette offensive. Le rêve de réussir le doublé Tour-Vuelta la même année, un exploit inédit depuis Bernard Hinault en 1978, semble s'éloigner pour le Britannique.
En marge de la bagarre des favoris, Brambilla a eu du nez de se glisser dans l'échappée: dans l'ascension finale, il a profité du sillage de Quintana pour le déborder dans les derniers mètres et s'imposer au sommet de la station de ski pyrénéenne.
« Des coureurs fous pour une étape folle », a résumé Brambilla, déjà vainqueur d'une étape du Tour d'Italie en mai.
Le Français Kenny Elissonde, 4e au sommet, a pour sa part consolidé son maillot blanc à pois bleus de meilleur grimpeur et il devrait le conserver lundi puisque la 16e étape (156,4 km) ne prévoit qu'une difficulté de 3e catégorie.
S'élançant d'Alcañiz (Aragon), le peloton mettra le cap sur la côte méditerranéenne et la jolie cité fortifiée de Peñiscola, qui devrait a priori sourire aux sprinteurs à la veille de la seconde journée de repos mardi.