SABERO, Espagne – Il n'a que 23 ans, même pas une saison en pro mais déjà une victoire d'étape dans un Grand Tour : l'Espagnol Oscar Rodriguez (Euskadi-Murias) s'est adjugé vendredi la 13e étape de la Vuelta 2018 après avoir surpris les meilleurs grimpeurs du peloton sur les pentes de La Camperona.

Son compatriote Jesus Herrada (Cofidis) a conservé le maillot rouge de meneur mais il a cédé du temps à ses poursuivants, Simon Yates et Nairo Quintana en tête, revenus à 1 minute 42 secondes et 1 minute 50 secondes respectivement.

Alejandro Valverde, vainqueur de la Vuelta en 2009, pointe à la 4e place, quatre secondes plus loin.

Mais le héros du jour se nomme Oscar Rodriguez : le jeune grimpeur d'Euskadi-Murias, passé pro en 2017, a dominé des rouleurs plus expérimentés, à commencer par le Polonais Rafal Majka (Bora), deuxième, et le Belge Dylan Teuns (BMC), troisième.

« Je n'y crois pas : gagner chez les pros, je ne pensais pas que c'était à ma portée et encore moins dans la Vuelta. Je n'ai jamais pensé que j'allais gagner et je ne peux toujours pas y croire », a-t-il confié, tout sourire.

Crânement, il a joué sa carte à fond, au milieu d'une échappée de 30 coureurs. Mieux, il a géré l'Alto de la Camperona (8,8 km d'ascension) et ses passages à près de 20 % comme un vétéran pour s'imposer au bout de 174,8 kilomètres.

Il a ainsi repris Majka et Teuns dans le dernier kilomètre pour remporter sa première victoire chez les professionnels à l'occasion de son premier Grand Tour. Pas mal pour un coureur qui n'avait jamais fait mieux qu'une 6e place sur le Tour de Castille-et-Leon!

Euskadi au sommet

D'autant que les échappés, emmenés par Ilnur Zakarin, Bauke Mollema, Thomas de Gendt ou Merhawi Kudus, ont compté jusqu'à dix minutes d'avance.

Chez les amateurs, en 2016, Rodriguez avait été champion de Navarre et premier du général du Tour de Palencia. Mais jamais il n'a remporté de victoire aussi prestigieuse.

Dans le haut du général, les écarts se sont donc resserrés alors qu'Herreda, qui a cédé à quatre kilomètres du but, comptait plus de trois minutes d'avance la veille.

« Ce fut une journée très, très compliquée, nous avons essayé de maintenir notre rythme jusqu'à la ligne d'arrivée. Au moins, nous continuons encore une journée avec le maillot rouge », a convenu Herrada.

« Je suis content. La journée a été très dure, mes adversaires étaient en forme. Après une telle journée de montagne, chaque seconde est importante », s'est félicité quant à lui Quintana.

De quoi lancer une fin de semaine infernale avec une étape redoutable, samedi, entre Cistierna et Les Praeres de Nava (171 km), et, surtout, un final avec un col très exigeant et des pentes jusqu'à 15 %.

Cette étape, qui devrait faire les délices des grimpeurs, sera suivie dimanche d'une autre session de haute montagne, décrite comme « un des profils les plus durs pour le peloton (...) avec un dénivelé cumulé supérieur à 4000 mètres » par le site officiel de la Vuelta.