ALENCON (AP) - Il ne devrait plus y avoir de "cas Jonathan Vaughters" sur le Tour de France dans un proche avenir. L'Agence mondiale antidopage (AMA), qui est en train d'élaborer un code mondial antidopage devant faire force de loi à partir de 2004 au niveau des instances sportives internationales, entend sanctionner les tricheurs sans pénaliser les malades.

"Il est très dommage que lorsqu'un justificatif médical est avéré on prive un coureur d'un produit dont il a besoin en urgence", a déclaré le docteur Alain Garnier, directeur du bureau européen de l'AMA, lors d'une conférence de presse tenue lors de l'arrivée de l'étape du Tour de France cycliste à Rouen.

L'Américain Jonathan Vaughters, piqué par une guêpe au visage l'an dernier lors du Tour de France, avait dû abandonner la course en raison de la réglementation.

A l'époque, le traitement aux corticoïdes par voie systémique était interdit. L'Union cycliste internationale l'autorise depuis mai dernier sous couvert d'un dossier médical exemplaire. Mais c'est en contravention avec la loi française, plus restrictive.

Daniel Baal, le directeur adjoint du Tour de France, marche dans les traces du docteur Garnier et de l'AMA, qui possède un kiosque pour se faire connaître au départ de chacune des étapes de la 89e édition de la Grande Boucle.

"Quand un compétiteur est malade, il faut pouvoir le soigner, dit-il. Je crois que l'AMA veut faire deux listes: l'une pour les produits interdits, l'autre dans une démarche plus médicale que simplement réglementaire."

Créée en novembre 1999, l'AMA présentera en mars 2003 dans une ville européenne non dévoilée la version définitive de son code. L'objectif est que le code soit en place en 2004 auprès des organisations sportives, alors que les gouvernements auront jusqu'aux Jeux olympiques de Turin en 2006 pour s'adapter.

Toutes les fédérations internationales, sauf quatre, ont déjà contracté avec l'AMA, a révélé le docteur Garnier. Il s'agit de l'escrime, du handball, du tennis et du football.

"La fédération internationale de tennis devrait formaliser son accord rapidement", a précisé le docteur Garnier.

L'AMA est le résultat de la volonté commune des gouvernements et de la famille olympique de se donner les moyens de lutter efficacement contre le dopage.

"On a un dialogue ouvert avec l'AMA, j'ai rencontré Alain Garnier plusieurs fois depuis le début de l'année, indique Daniel Baal. Notre souhait est que cela (le code mondial antidopage) aboutisse au plus vite, car le Tour de France illustre à merveille les problèmes qui surgissent du fait de l'application de diverses réglementations nationales, internationales, ou fédérales, dit-il. Nous voulons ce code le plus rapidement possible pour qu'il y ait la même règle partout. On est sur la bonne voie."