En grand descendeur, le champion d'Italie Vincenzo Nibali s'est adjugé dimanche le Tour de Lombardie, la dernière grande classique de la saison qui est aussi la première à son palmarès.

Revanchard après son exclusion de la Vuelta, fin août, pour s'être accroché à sa voiture d'équipe, le Sicilien a conclu le travail de son équipe, omniprésente dans les 60 derniers kilomètres.

Le vainqueur du Tour de France 2014 a donné au cyclisme italien sa première victoire dans un « monument » depuis... 2008 et le succès de Damiano Cunego en Lombardie.

Sous le soleil du lac de Côme, contrastant avec les fortes pluies de la première moitié de course, Nibali a délivré un récital de virtuose dans la descente du Civiglio ramenant vers la ville avant la dernière difficulté (San Fermo della Battaglia). Au prix de quelques émotions fortes, tant l'Italien a flirté avec les limites dans les virages serrés, malgré la proximité des caniveaux et des garde-fous.

« J'ai essayé plusieurs fois de passer à l'attaque dans la montée mais le rythme était toujours très élevé », a expliqué le Requin de Messine. « J'ai pensé alors que je devais surprendre mes adversaires et j'ai réussi à partir dans la descente. »

Derrière lui, aucun de ses compagnons (Moreno, Pinot, Valverde, Chaves, Henao, Nieve) n'a pu prendre son sillage d'autant que l'Italien Diego Rosa, un coéquipier de Nibali, a joué à la perfection les chiens de garde.

Valverde quatrième

L'écart au bas de la descente, à 11 kilomètres de l'arrivée, s'est élevé à 25 secondes pour augmenter encore jusqu'au pied de la dernière côte. La contre-attaque Dani Moreno, qui est parvenu à décramponner le Français Thibaut Pinot, a seulement permis à l'Espagnol de se rapprocher à 14 secondes au tournant marquant le sommet du San Fermo, avant la descente.

« Je dois remercier toute mon équipe qui a très bien travaillé », a souligné Nibali, qui doit désormais composer dans la formation kazakhe avec son cadet, l'Italien Fabio Aru, vainqueur de la dernière Vuelta.

Tout à son bonheur de ce qui apparaît comme un coup d'éclat bienvenu au terme d'une saison agitée, le champion d'Italie a tenu à dédier son succès à sa femme Rachele. « C'est son anniversaire. Cette victoire, elle y croyait plus que moi. »

Sur le podium où il est monté, avec dans les bras, sa petite fille Emma, Nibali a cotoyé Moreno et Pinot. L'Espagnol Alejandro Valverde, deuxième les deux années précédentes, a sprinté pour la quatrième place, devant l'infatigable Rosa.