NEW YORK - Le cycliste Floyd Landis a ignoré les avertissements desespérés de son commanditaire l'invitant à éviter d'affronter publiquement Lance Armstong, d'après des courriels que le septuple vainqueur du Tour de France a publié pour tenter de prouver que son accusateur a "une crédibilité zéro".

L'Américain a publié ses échanges vendredi, dans une deuxième salve d'attaques contre le vainqueur déchu du Tour 2006. Selon Landis, Armstong aurait enseigné aux autres cyclistes ses méthodes pour se doper, et il aurait acheté un responsable du cyclisme pour dissiper les effets d'un test positif en 2002. La star du cyclisme dément tout en bloc sur le site de son équipe RadioShack.

"Il a été prouvé par le passé que ces accusations sans fondement, répétées et utilisées contre Lance sont fausses. C'est regrettable que tant de cyclistes soient maintenant accusés", peut-on lire dans un communiqué de l'équipe.

Un commanditaire qui donne toute confiance à Landis, Brent Kay, lui suggère par ailleurs de faire la paix avec son adversaire, dans un courriel révélé par Armstong.

Plus tôt vendredi, les dirigeants du Comité international olympique et l'Agence mondiale antidopage ont demandé à Landis de fournir des preuves pour soutenir ses allégations.

"Il doit fournir des preuves que c'est vrai, a révélé le président du CIO, Jacques Rogge, à l'Associated Press. Ce sont des accusations qui doivent être corroborées par des preuves.

"On ne peut condamner sans preuve, a ajouté Rogge. Il ferait mieux de donner des preuves pour soutenir ses affirmations sinon il s'expose à être poursuivi pour diffamation. On ne peut sanctionner un athlète sans preuve tangible."

Hein Verbruggen, l'ancien président de l'Union cycliste internationale, a démenti les affirmations de Landis selon lesquelles il avait aidé à dissimuler le test positif d'Armstrong en 2002.

"Il n'a jamais été testé positif", a affirmé Verbruggen.

Le président de l'AMA, John Fahey, a précisé dans une autre entrevue que s'il y avait un fondement dans les allégations de Landis, l'Agence américaine antidopage ou l'Union cycliste internationale (UCI) devraient intervenir.

"S'il a des preuves, il doit les fournir à ces deux organismes et je suis sûr que si elles sont fondées, l'un ou l'autre agirait, a dit Fahey. Ce ne seront toujours que des rumeurs autrement."

Le Canadien Michael Barry, également pointé du doigt par Landis, a lui aussi démenti les allégations.

"Je n'ai jamais pris de substances interdites et je me suis toujours fait l'avocat d'un cyclisme et d'un sport sans dopage."

Rogge a expliqué que les dirigeants de l'UCI auront besoin de "plus de preuves qu'un simple courriel. Ils ont besoin d'avoir plus d'informations pour déclencher une enquête."

Il a également émis des doutes sur les affirmations de Landis selon lesquelles l'entraîneur de longue date de Armstrong, Johan Bruyneel, avait payé Verbruggen pour dissimuler un test positif à l'EPO en 2002. Verbuggren est également un ancien membre du CIO.

"À ma connaissance, ce n'est pas possible de dissimuler un résultat positif, a dit Rogge. Le laboratoire connaît la procédure. L'AMA en est informée. Ensuite, le résultat est envoyé aux fédérations nationale et internationale."