ROME - Le coureur italien Danilo Di Luca, contrôlé deux fois positif à l'EPO Cera au cours du dernier Tour d'Italie qu'il avait achevé à la deuxième place, pense être victime d'un complot, a-t-il assuré mercredi à Rome.

"Je ne réussis pas moi-même à expliquer ces deux contrôles positifs au Giro. Je n'écarte pas l'hypothèse d'un complot, mais avant de l'affirmer je dois d'abord avoir des certitudes", a expliqué l'intéressé après avoir rencontré le procureur antidopage du Comité olympique italien (Coni).

Le cycliste, âgé de 33 ans, arguant de ne pas avoir en mains toutes les pièces de son dossier, a obtenu le renvoi d'un mois de son audition devant le procureur.

Di Luca, qui depuis l'annonce de ses contrôles positifs a toujours affirmé ne pas s'être dopé, a gagné deux étapes du Giro et porté pendant huit jours le maillot rose de leader. Il a mené la vie dure à Denis Menchov jusqu'au dernier jour de l'épreuve dont il s'est classé deuxième, à 41 secondes du Russe.

Il avait subi deux contrôles pendant le Giro, les 20 et 28 mai, lesquels ont tous deux révélé la présence d'EPO Cera (recombinante). Il a été suspendu le 22 juillet à titre provisoire par l'Union cycliste internationale (UCI).

"J'avais dit que dans le cas où ma positivité était confirmée par les contre-analyses (ce qui a été le cas, NDLR), je me retirerai du cyclisme, a poursuivi Di Luca. Mais aujourd'hui, j'ai changé d'avis et je suis convaincu que je réussirai de nouveau à courir un autre Tour d'Italie".

"Avec mes avocats, nous avons de gros doutes sur les méthodes utilisées lors des contrôles antidopage qui ont débouché sur des contrôles positifs. Avec ces procédures, il y a déjà eu des cas de fausse positivité et je pense que cela peut être le cas pour moi", a-t-il continué, insistant: "Je serai un homme sans cervelle d'utiliser la Cera, qui reste dans le sang et les urines pendant un mois, surtout pendant le Giro".

La présence d'EPO Cera, établie une première fois par le laboratoire français de Châtenay-Malabry (région parisienne) a ensuite été confirmée par un laboratoire basé à Vienne.

Di Luca, l'un des "golden boys" du cyclisme italien depuis ses débuts professionnels en 1998, a déjà eu maille à partir avec les instances antidopage par le passé.

En avril 2008, le procureur antidopage avait requis deux ans de suspension contre lui après un contrôle "anormal" sur le Giro 2007 qu'il avait remporté. Il avait été acquitté en dernière instance, faute de preuves.

Auparavant, il avait été suspendu trois mois pour son implication dans l'affaire "Oil for drug", sanctionné pour avoir entretenu des relations avec le Dr Santuccione, son médecin de famille qui était aussi le personnage-clé de cette affaire de dopage datant de 2004.