Docteur Ferrari, le «Diable» du dopage
Cyclisme lundi, 22 oct. 2012. 08:12 dimanche, 15 déc. 2024. 03:26
ROME - Malgré une réputation sulfureuse, le « Docteur Ferrari », pivot du système de dopage de Lance Armstrong selon des policiers italiens, n'a jamais cessé de fasciner les sportifs, notamment les cyclistes, mais pourrait chuter sous les coups d'une enquête internationale.
L'érythropoïétine comparée au jus d'orange. Le premier coup de tonnerre médiatique de Michele Ferrari fut cette phrase, lâchée en 1994 au journal L'Équipe: « L'EPO n'est pas dangereuse, c'est son abus qui l'est. Il est aussi dangereux de boire dix litres de jus d'orange. »
Présent comme préparateur physique dans le cyclisme depuis le milieu de années 1980, le « Docteur Ferrari » est progressivement devenu le « Mythe ». L'Agence américaine antidopage (Usada) le considère comme un des piliers du « système de dopage le plus perfectionné », celui d'Armstrong, et l'a banni à vie en juillet.
Pour 30 millions d'euros
Le procureur de Padoue (Italie), Benedetto Roberti, l'appelle « l'inspirateur occulte ». Il dirige une vaste enquête d'Interpol, commencée en 2010, qui selon la Gazzetta dello sport devrait mettre à jour, à la fin du mois, un monde de relations d'affaires louches, de blanchiment d'argent et d'évasion fiscale à travers plusieurs pays européens, un « système Ferrari » qui brasserait plus de 30 millions d'euros.
Remarqué pour les succès du Suisse Tony Rominger au début des années 1990, ou pour l'étonnant triplé de l'équipe Gewiss à la Flèche Wallonne 1994, le docteur Ferrari s'est fait un nom. Accusé d'avoir administré de l'EPO à des coureurs de 1998 à 2007, il a été condamné en 2004, puis blanchi en 2006 pour prescription.
Interdit de rencontrer les sportifs italiens par le Comité olympique local (Coni) depuis 2002, banni à vie, le Docteur Ferrari est toujours là, et n'a rien perdu de sa séduction. Il y a gagné un surnom dans la presse sportive: le « Diable ».
Les années 2000 montrent que son aura auprès des sportifs est intacte. Nombre ont passé un pacte faustien avec Ferrari. Le médaillé d'or 2008 du 50km marche, l'Italien Alex Schwazer, a avoué s'être dopé avec lui, le champion olympique Alexandre Vinokourov avait en 2007 admis travailler depuis 2005 avec Michele Ferrari.
Avec son fils Stefano
Récemment le cycliste Filippo Pozzato a été suspendu trois mois pour l'avoir fréquenté, et selon la Gazzetta dello sport, qui cite des écoutes judiciaires, Michele Scarponi, vainqueur du Tour d'Italie 2011, a aussi été conseillé par le sulfureux docteur.
Le Russe Denis Menchov, vainqueur du Giro en 2009, aurait aussi dit: « Je veux que tous les coureurs qui travaillent avec moi soient suivis par Ferrari. »
Il est partout, dans son camping-car près de Ferrare où il reçoit des sportifs, sur les cols des Canaries à l'entraînement, à Saint-Moritz, etc. Même son fils, Stefano, est impliqué, accentuant son côté personnage de roman, par le biais de sa société, présentée par les Ferrari comme un simple fournisseur de plans d'entraînement.
Malgré les accusations personnelles de repentis comme Floyd Landis, qui disent l'avoir vu doper Armstrong, Ferrari nie tout.
Restent ses sentences de 1994, quand il n'était pas encore le « Diable »: « Si j'étais coureur et que je savais qu'il existait un produit non détectable et capable d'augmenter la performance, je l'utiliserai. Cela s'est toujours passé ainsi dans le cyclisme et dans beaucoup d'autres sports. »
L'érythropoïétine comparée au jus d'orange. Le premier coup de tonnerre médiatique de Michele Ferrari fut cette phrase, lâchée en 1994 au journal L'Équipe: « L'EPO n'est pas dangereuse, c'est son abus qui l'est. Il est aussi dangereux de boire dix litres de jus d'orange. »
Présent comme préparateur physique dans le cyclisme depuis le milieu de années 1980, le « Docteur Ferrari » est progressivement devenu le « Mythe ». L'Agence américaine antidopage (Usada) le considère comme un des piliers du « système de dopage le plus perfectionné », celui d'Armstrong, et l'a banni à vie en juillet.
Pour 30 millions d'euros
Le procureur de Padoue (Italie), Benedetto Roberti, l'appelle « l'inspirateur occulte ». Il dirige une vaste enquête d'Interpol, commencée en 2010, qui selon la Gazzetta dello sport devrait mettre à jour, à la fin du mois, un monde de relations d'affaires louches, de blanchiment d'argent et d'évasion fiscale à travers plusieurs pays européens, un « système Ferrari » qui brasserait plus de 30 millions d'euros.
Remarqué pour les succès du Suisse Tony Rominger au début des années 1990, ou pour l'étonnant triplé de l'équipe Gewiss à la Flèche Wallonne 1994, le docteur Ferrari s'est fait un nom. Accusé d'avoir administré de l'EPO à des coureurs de 1998 à 2007, il a été condamné en 2004, puis blanchi en 2006 pour prescription.
Interdit de rencontrer les sportifs italiens par le Comité olympique local (Coni) depuis 2002, banni à vie, le Docteur Ferrari est toujours là, et n'a rien perdu de sa séduction. Il y a gagné un surnom dans la presse sportive: le « Diable ».
Les années 2000 montrent que son aura auprès des sportifs est intacte. Nombre ont passé un pacte faustien avec Ferrari. Le médaillé d'or 2008 du 50km marche, l'Italien Alex Schwazer, a avoué s'être dopé avec lui, le champion olympique Alexandre Vinokourov avait en 2007 admis travailler depuis 2005 avec Michele Ferrari.
Avec son fils Stefano
Récemment le cycliste Filippo Pozzato a été suspendu trois mois pour l'avoir fréquenté, et selon la Gazzetta dello sport, qui cite des écoutes judiciaires, Michele Scarponi, vainqueur du Tour d'Italie 2011, a aussi été conseillé par le sulfureux docteur.
Le Russe Denis Menchov, vainqueur du Giro en 2009, aurait aussi dit: « Je veux que tous les coureurs qui travaillent avec moi soient suivis par Ferrari. »
Il est partout, dans son camping-car près de Ferrare où il reçoit des sportifs, sur les cols des Canaries à l'entraînement, à Saint-Moritz, etc. Même son fils, Stefano, est impliqué, accentuant son côté personnage de roman, par le biais de sa société, présentée par les Ferrari comme un simple fournisseur de plans d'entraînement.
Malgré les accusations personnelles de repentis comme Floyd Landis, qui disent l'avoir vu doper Armstrong, Ferrari nie tout.
Restent ses sentences de 1994, quand il n'était pas encore le « Diable »: « Si j'étais coureur et que je savais qu'il existait un produit non détectable et capable d'augmenter la performance, je l'utiliserai. Cela s'est toujours passé ainsi dans le cyclisme et dans beaucoup d'autres sports. »