Dopage: le débat est relancé
Cyclisme jeudi, 19 juil. 2007. 10:45 mercredi, 11 déc. 2024. 13:32
BERLIN - L'affaire Patrik Sinkewitz, contrôlé positif à la testostérone, a relancé en Allemagne le débat sur l'efficacité de la lutte contre le dopage dans le cyclisme et soulevé des questions régulièrement débattues depuis l'implication de Jan Ullrich dans l'opération Puerto.
Tous dopés ?
Trop jeune pour avoir connu les années EPO, signataire de l'engagement pour un cyclisme propre de l'Union cycliste internationale --et donc passible d'une amende égale à une année de salaire--, Sinkewitz, 26 ans, était présenté, jusqu'à mercredi, comme l'un des symboles de la nouvelle génération allemande.
Mais les contrôleurs de l'agence allemande antidopage (Nada) l'avaient à l'oeil: son contrôle antidopage après sa victoire dans le Grand Prix de Francfort 2007 avait soulevé quelques interrogations, incitant la Nada à diligenter des contrôles inopinées "dirigées", dont celui du 8 juin qui a montré un rapport testostérone/épitestostérone (T/E), supérieur de six fois au seuil à partir duquel un échantillon est déclaré positif.
On s'est depuis souvenu que Sinkewitz avait débuté sa carrière chez Mapei devenu Quick Step, deux noms régulièrement associés au dopage, qu'il avait travaillé avec le médecin italien Michele Ferrari, surnommé "Docteur EPO", ou encore qu'il avait déclaré forfait pour l'épreuve Espoirs des Mondiaux-2000 dans des circonstances étranges.
Les équipes sont-elles négligentes ?
"On ne peut pas se mettre dans la tête des coureurs ou les suivre 24 heures sur 24", s'est défendu Christian Frommert, le responsable de la communication et du sponsoring du groupe Deutsche Telekom, maison-mère de T-Mobile.
Après l'implication d'Ullrich dans le réseau de dopage sanguin du Dr Fuentes, T-Mobile avait mis en place un système de contrôles internes, présenté comme le plus novateur et strict du peloton qui a ainsi relévé en juin des anomalies dans le bilan sanguin de l'Ukrainien Serhiy Honchar, licencié pour "violation du code de conduite de l'équipe".
"Notre système interne n'a pas failli, car nous ne traquons pas l'usage de testostérone, mais les manipulations du sang", explique Walter Schmidt, professeur de l'université de Bayreuth en charge du programme.
Les commanditaires vont-ils se retirer ?
T-Mobile avait failli se retirer du peloton après l'affaire Ullrich: l'opérateur de téléphonie mobile, filiale du groupe Deutsche Telekom, était reparti finalement jusqu'en 2010.
"La question sera à nouveau abordée après le Tour: il ne faut rien exclure", a prévenu M. Frommert qui a toutefois laissé entendre que T-Mobile continuerait à dépenser entre 12 et 14 millions d'euros pour son équipe cycliste: "Mais il ne faudrait pas encore beaucoup d'affaires comme cela".
La société d'eaux minérales Gerolsteiner qui parraine l'autre formation allemande du ProTour, doit décider fin août si elle prolonge son contrat qui expire en 2008. Milram, principal sponsor de l'équipe italienne de même nom, a été secoué par les aveux de dopage en mai de son leader, le sprinteur allemand Erik Zabel, et s'interroge.
Le cyclisme peut-il se passer de télévision?
La décision des chaînes publiques ARD et ZDF d'arrêter la diffusion en direct des étapes du Tour de France, a été saluée comme un signal fort par les responsables politiques allemands. Mais le Tour de France est toujours retransmis en Allemagne: sur Eurosport Allemagne qui réalise de belles audiences (931.000 téléspectateurs en moyenne) et, depuis mercredi après-midi, sur la chaîne généraliste privée Sat.1 qui s'est engouffrée dans la brèche.
Aucune décision n'a été prise chez ARD et ZDF sur la diffusion en août du Tour d'Allemagne et de la Cyclassics, les deux courses allemandes au programme du ProTour, et surtout des Mondiaux-2007 qui auront lieu en septembre à Stuttgart.
Que font les autorités?
Un responsable politique veut supprimer les subventions publiques versées à la fédération de cyclisme, tout en exhortant les organisateurs du Tour à "raccourcir les étapes". Le ministère de l'Intérieur, responsable du sport de haut-niveau, "suit de près" la situation et espère que les Championnats du monde de Stuttgart marqueront un nouveau départ.
Tous dopés ?
Trop jeune pour avoir connu les années EPO, signataire de l'engagement pour un cyclisme propre de l'Union cycliste internationale --et donc passible d'une amende égale à une année de salaire--, Sinkewitz, 26 ans, était présenté, jusqu'à mercredi, comme l'un des symboles de la nouvelle génération allemande.
Mais les contrôleurs de l'agence allemande antidopage (Nada) l'avaient à l'oeil: son contrôle antidopage après sa victoire dans le Grand Prix de Francfort 2007 avait soulevé quelques interrogations, incitant la Nada à diligenter des contrôles inopinées "dirigées", dont celui du 8 juin qui a montré un rapport testostérone/épitestostérone (T/E), supérieur de six fois au seuil à partir duquel un échantillon est déclaré positif.
On s'est depuis souvenu que Sinkewitz avait débuté sa carrière chez Mapei devenu Quick Step, deux noms régulièrement associés au dopage, qu'il avait travaillé avec le médecin italien Michele Ferrari, surnommé "Docteur EPO", ou encore qu'il avait déclaré forfait pour l'épreuve Espoirs des Mondiaux-2000 dans des circonstances étranges.
Les équipes sont-elles négligentes ?
"On ne peut pas se mettre dans la tête des coureurs ou les suivre 24 heures sur 24", s'est défendu Christian Frommert, le responsable de la communication et du sponsoring du groupe Deutsche Telekom, maison-mère de T-Mobile.
Après l'implication d'Ullrich dans le réseau de dopage sanguin du Dr Fuentes, T-Mobile avait mis en place un système de contrôles internes, présenté comme le plus novateur et strict du peloton qui a ainsi relévé en juin des anomalies dans le bilan sanguin de l'Ukrainien Serhiy Honchar, licencié pour "violation du code de conduite de l'équipe".
"Notre système interne n'a pas failli, car nous ne traquons pas l'usage de testostérone, mais les manipulations du sang", explique Walter Schmidt, professeur de l'université de Bayreuth en charge du programme.
Les commanditaires vont-ils se retirer ?
T-Mobile avait failli se retirer du peloton après l'affaire Ullrich: l'opérateur de téléphonie mobile, filiale du groupe Deutsche Telekom, était reparti finalement jusqu'en 2010.
"La question sera à nouveau abordée après le Tour: il ne faut rien exclure", a prévenu M. Frommert qui a toutefois laissé entendre que T-Mobile continuerait à dépenser entre 12 et 14 millions d'euros pour son équipe cycliste: "Mais il ne faudrait pas encore beaucoup d'affaires comme cela".
La société d'eaux minérales Gerolsteiner qui parraine l'autre formation allemande du ProTour, doit décider fin août si elle prolonge son contrat qui expire en 2008. Milram, principal sponsor de l'équipe italienne de même nom, a été secoué par les aveux de dopage en mai de son leader, le sprinteur allemand Erik Zabel, et s'interroge.
Le cyclisme peut-il se passer de télévision?
La décision des chaînes publiques ARD et ZDF d'arrêter la diffusion en direct des étapes du Tour de France, a été saluée comme un signal fort par les responsables politiques allemands. Mais le Tour de France est toujours retransmis en Allemagne: sur Eurosport Allemagne qui réalise de belles audiences (931.000 téléspectateurs en moyenne) et, depuis mercredi après-midi, sur la chaîne généraliste privée Sat.1 qui s'est engouffrée dans la brèche.
Aucune décision n'a été prise chez ARD et ZDF sur la diffusion en août du Tour d'Allemagne et de la Cyclassics, les deux courses allemandes au programme du ProTour, et surtout des Mondiaux-2007 qui auront lieu en septembre à Stuttgart.
Que font les autorités?
Un responsable politique veut supprimer les subventions publiques versées à la fédération de cyclisme, tout en exhortant les organisateurs du Tour à "raccourcir les étapes". Le ministère de l'Intérieur, responsable du sport de haut-niveau, "suit de près" la situation et espère que les Championnats du monde de Stuttgart marqueront un nouveau départ.