GENÈVE - La justice espagnole a envoyé 1000 pages, sur les 6000 que comporte le dossier Puerto à l'Union cycliste internationale (UCI) et les autres devraient suivre vite, a annoncé mardi Pat McQuaid, président de l'UCI, partie civile dans l'affaire du réseau de dopage sanguin.

"Nous avons reçu 1000 pages jeudi dernier et nous attendons les 5000 autres dans les prochains jours", a déclaré Pat McQuaid lors d'une conférence de presse consécutive à une réunion UCI/équipes du ProTour, en précisant qu'à la première lecture, les éléments reçus n'avaient pas apporté de révélations.

Le président de l'UCI, qui a pour l'occasion engagé un avocat hispanophone, a également expliqué s'être récemment entretenu avec Christian Prudhomme, directeur du Tour de France, et Patrick Lefevere, président de l'association internationale des équipes (AIGCP), pour fédérer les énergies.

"Nous réfléchissons à employer un groupe d'avocats commun. Ils sont prêts à participer au financement. Il faut examiner les 6000 pages le plus vite possible", a jugé Pat McQuaid qui a exclu cependant que la lecture du dossier puisse être achevée avant le départ du Tour de France, le 7 juillet.

Incertitudes

Le président de l'UCI ne s'attend pas à des surprises lors de l'étude du dossier complet: "Notre avocat en Espagne, qui a eu accès au dossier, n'a pas eu le sentiment qu'il y avait d'autres coureurs impliqués en plus des 58 dont le nom a été cité. Ni que d'autres sports étaient concernés par l'affaire Puerto".

L'avocat de l'UCI en Espagne a précisé que seulement un millier de pages, "entre 800 et 1200", sur les 6000 avaient de l'intérêt pour la fédération internationale.

Les relations entre l'UCI et la justice espagnole restent marquées par l'incertitude puisque McQuaid s'est dit incapable de déterminer si les informations transmises seraient utilisables à des fins disciplinaires, une éventualité qu'avait rejetée le juge espagnol en charge du dossier avant de classer l'affaire sans suite. Classement qui fut ensuite l'objet d'un appel.

"Ce n'est pas clair", a déclaré M. Mc Quaid, laissant entendre que l'UCI pourrait passer outre et prendre des sanctions sur la base des documents espagnols "quitte à en assumer les conséquences" sur le plan judiciaire.

En ce qui concerne la possibilité de comparer l'ADN des coureurs cités dans l'affaire Puerto avec le sang découvert dans des poches chez le docteur Eufemiano Fuentes, la situation n'est pas plus simple: "Pour cela aussi on a besoin de la collaboration de l'Espagne, on ne sait pas si on peut le faire et quand on pourra le faire", a admis Pat McQuaid.