NARBONNE (AFP) - Euskaltel, formation d'Euskadi (Pays Basque), s'apprète à disposer ses banderilles orangées sur les flancs des Pyrénées, que le Tour de France va aborder en fin de semaine dans sa 2e et décisive partie.

Comme il y a deux ans à Luz-Ardiden, où la montagne avait virée du vert à l'orange pour la victoire de Roberto Laiseka, les supporteurs basques sont sur le "pied de guerre" pour ouvrir une voie triomphale aux hommes de Miguel Madariaga, à Ax, Loudenvielle ou encore Luz-Ardiden.

Euskaltel a la particularité d'être au cyclisme ce que l'Athletic Bilbao est au football, soit une formation pouvant se sublimer dans des circonstances particulières, pour peu que l'identité basque y trouve son compte.

La formation des frères Gorospe est essentiellement composée de basques, avec la fierté de leurs racines accrochée aux mollets, des hommes qui ne sont jamais aussi heureux que lorsque les routes serpentent et prennent de l'altitude.

Fleuron de cette formation, dont le contrat professionnel se termine fin 2004, le jeune Iban Mayo (bientôt 26 ans) est l'homme le plus convoité du peloton avec, au moins, huit sollicitations connues dont Cofidis, Phonak, Rabobank, Quick Step, Saeco et... Euskaltel.

Mais la perle d'Igorre, en fin de contrat cette année (comme Haimar Zubeldia), ne veut pas resigner pour moins de deux années, mettant ainsi son employeur actuel dans l'obligation de rempiler.

Dauphin sur le Critérium

Victime d'un grave accident de voiture l'ayant laissé les deux genoux et un coude fracturés, le fils de Biscaye s'est remis en selle en 2000 pour devenir, trois ans plus tard, l'épouvantail du Tour de France et un sujet d'inquiétude pour l'Américain Lance Armstrong.

Le Texan a eu le loisir d'analyser l'importance du danger sur le dernier Critérium du Dauphiné Libéré où son dauphin, flamboyant, avait alors signé deux succès d'étape (dont le prologue) après une victoire finale au Tour du Pays Basque et une étonnante 2e place dans la doyenne des classiques Liège-Bastogne-Liège.

Curieusement, Iban Mayo n'a pas changé, ou si peu, son discours de l'époque, ne voulant pas entendre parler du classement général du Tour de France, essentiellement soucieux de signer des coups d'éclat.

L'appétît pourrait-il venir en mangeant après ses étincelants lauriers de l'Alpe-d'Huez la semaine dernière? "J'ai déjà atteint mon objectif de départ avec cette victoire d'étape, souligne-t-il. Si je voyais une ouverture évidente durant la traversée des Pyrénées, je remettrais cela bien sûr, à condition qu'il y ait de bonnes chances. Car attaquer pour attaquer ne m'intéresse pas trop. Nous pensons surtout aux victoires d'étapes et pas au général."

Ainsi la formation de télécommunications entend marquer de son empreinte cette épreuve du Centenaire, pour une 2e participation depuis sa création en 1994, en faisant feu de tout bois, au jour le jour, sans forcément penser à l'arrivée sur les Champs-Elysées.