VERSAILLES - L'ex-cycliste américain Floyd Landis et le principal fournisseur français d'électricité EDF, déjà condamnés, comparaissent en appel à partir de mercredi pour espionnage informatique aux dépens, respectivement, du laboratoire antidopage français (LNDD) et de Greenpeace.

Le vainqueur déchu du Tour de France 2006 et le géant énergétique comparaissent ensemble, dans ces deux dossiers séparés, car la justice française les accuse d'avoir eu recours aux services d'un même pirate informatique, Alain Quiros, lui-même employé par des officines d'intelligence économique.

Les enquêteurs avaient retrouvé dans son ordinateur une véritable mine de documents révélant l'espionnage de Greenpeace par EDF et du Laboratoire national de dépistage du dopage (LNDD).

Floyd Landis et son ancien entraîneur Arnie Baker avaient été reconnus coupables en première instance en novembre 2011 d'avoir utilisé ces documents piratés en 2006 du LNDD afin de contester des résultats concluant à un dopage. Landis et Baker avaient été condamnés à un an de prison avec sursis.

Ils n'étaient pas venus au procès et seul M. Landis a fait appel.

EDF est accusé d'avoir mandaté une société d'intelligence économique, Kargus Consultants, pour s'introduire en 2006 dans l'ordinateur du directeur des campagnes de Greenpeace de l'époque, Yannick Jadot, aujourd'hui député européen écologiste. EDF avait été condamné à 1,5 million d'euros.

Deux anciens hauts responsables d'EDF chargés de la sécurité du groupe, Pierre-Paul François et Pascal Durieux, comparaîtront également. Ils avaient été condamnés en première instance à trois ans de prison, dont 30 mois avec sursis, et trois ans de prison, dont deux ans avec sursis respectivement.

Le procès doit se tenir jusqu'à vendredi devant la cour d'appel de Versailles près de Paris.

Alain Quiros, le pirate informatique impliqué dans les deux volets de l'affaire, a écopé en novembre 2011 d'une peine de deux ans de prison dont 18 mois avec sursis, assortis d'une amende de 4000 euros.