LE GRAND-BORNAND - Nouveau maillot jaune surprise du Tour de France, Linus Gerdemann, vainqueur de l'étape du Grand-Bornand samedi après avoir basculé en tête au sommet de la Colombière, entend symboliser le renouveau d'un cyclisme allemand empêtré dans une litanie d'affaires et d'aveux de dopage.

"Le cyclisme est sur la bonne voie. Nous devons militer pour un sport propre et montrer que nous pouvons gagner en étant propre", a déclaré le jeune Allemand de 24 ans, arrivé exténué au Grand-Bornand, après avoir gravi avec panache le premier col de première catégorie du Tour de 2007. "Les choses sont en train de changer, même si nous ne sommes pas encore parvenus là où on voudrait véritablement arriver."

Les récents aveux d'anciens coureurs de la Telekom ont jeté un voile sombre sur le cyclisme allemand, à tel point qu'une des chaînes de télévision du pays a parlé de ne plus retransmettre le Tour de France.

Erik Zabel et Rolf Aldag ont admis avoir eu recours au dopage et notamment à l'EPO, comme le Danois Bjarne Riis, vainqueur du Tour de France de 1996. Jeff d'Hont, le masseur de la Telekom dans les années 1990, a déclaré avoir fait une piqûre d'EPO à Jan Ullrich, vainqueur de la Grande Boucle en 1997.

Un autre Allemand, Jorg Jaksche, a lui admis avoir utilisé des produits sanguins préparés par le médecin espagnol placé au coeur de l'affaire de dopage connue sous le nom d'opération Puerto. Il a été suspendu par son équipe Tinkoff Credit Systems. Enfin, la formation Astana a limogé vendredi l'Allemand Matthias Kessler, vainqueur d'une étape sur le Tour de 2006, pour avoir échoué à un test antidopage à la testostérone.

Par ailleurs, deux médecins de la Telekom ont avoué avoir prescrit des produits dopants aux coureurs alors que Walter Godefroot, l'ancien manager de l'équipe Telekom, a démenti avoir organisé le dopage de ses coureurs dans les années 1990.

"Gerdemann est un très jeune coureur. Sa victoire est très bonne pour le cyclisme allemand", a souligné au Grand-Bornand le Français Sylvain Chavanel.