Martin Gilbert, de Châteauguay, sera le seul Québécois en lice à la première étape de la Coupe du monde de cyclisme sur piste, qui s'amorce ce vendredi, à Sydney, en Australie. Le cycliste de 25 ans sera en action dimanche, à la course à l'Américaine (Madison), avec son coéquipier albertain Ryan McKenzie.

La piste reste encore le parent pauvre du cyclisme au Canada, surtout en raison du manque d'infrastructures, notamment dans l'est du pays. Cela n'a toutefois pas empêché Gilbert, McKenzie et Zach Bell d'accumuler des points au classement international afin d'augmenter leurs chances de décrocher une place pour le Canada aux Jeux olympiques. À Sydney, Bell participera seulement à des épreuves en solo.

Au classement de l'Union cycliste internationale (UCI) de l'épreuve à l'Américaine, le Canada occupe le troisième rang grâce à un total de 306 points.

« Nous avons essayé de maximiser le nombre de points que nous pouvions aller chercher en Amérique du Nord, afin de limiter nos dépenses et respecter les obligations que nous avions avec nos équipes sur route, explique Gilbert. À partir de maintenant, pour obtenir des points en Coupe du monde, nous devrons terminer dans les dix premières équipes. »

Cette tâche sera plus difficile que par le passé, car l'année 2007-2008 marque l'arrivée des équipes professionnelles au sein du circuit, ce qui augmentera sensiblement le nombre de participants. Auparavant, seules les équipes nationales étaient admises.

« Il y aura près de 400 coureurs cette fin de semaine. C'est du jamais vu! Dans certaines épreuves d'endurance, il y aura trois vagues de qualification. Ça ne sera pas à notre avantage, car certaines équipes, nationales ou professionnelles, vont travailler ensemble comme les Russes ou les Australiens, par exemple. »

Le bon vieux système D

Martin Gilbert a connu une excellente saison 2007 sur route. Parmi ses hauts faits d'armes, il a décroché deux victoires importantes, soit à la course en ligne des Championnats panaméricains et une autre aux Championnats américains de critérium. Son équipe Kelly Benefit Strategies/Medifast a le vent dans les voiles et Gilbert y prend du galon, ayant même convaincu ses patrons d'engager les Québécois Keven Lacombe et David Veilleux.

Pourquoi alors délaisser la route pendant quelques mois pour faire de la piste et prendre en charge presque toute l'organisation des camps d'entraînement et des participations aux épreuves de Coupe du monde?

« C'est sûr que lorsque l'on voit que la fédération nationale ne croit plus tellement en nous parce que nos chances de médailles sont faibles, ça fait réfléchir, soutien le principal intéressé. L'ACC (Association cycliste canadienne) nous paye le billet d'avion et on s'occupe du reste. Sauf qu'en même temps, j'aime beaucoup la piste et mon objectif depuis les quatre dernières années c'est de participer aux Jeux olympiques. En ce moment, je me concentre à 100 % sur la piste. »

Gilbert et quelques coéquipiers sont déjà en Australie, depuis le début novembre, où ils ont eu du temps pour peaufiner leur préparation.

« Nous devions nous organiser pour louer une piste, avoir un hébergement et engager quelqu'un pour conduire la moto d'entraînement. C'est plus d'organisation, mais notre préparation est une coche supérieure comparativement aux dernières années. »

De quoi mettre en confiance les pistards canadiens, alors qu'un peu plus de 250 jours les séparent du début des Jeux de Pékin.