PASSO FEDAIA, Italie - Les commandes du Giro sont tombées entre les mains de l'Espagnol Alberto Contador, dimanche, après la 15e étape enlevée par le grimpeur italien Emanuele Sella, déjà vainqueur la veille.

S'il a lâché quelques secondes à ses adversaires italiens, Riccardo Ricco et Danilo Di Luca, Contador a réussi l'une des meilleures opérations du jour au terme de cette étape-reine de 154 kilomètres. A l'inverse de son coéquipier allemand Andreas Klöden, dont les derniers espoirs de victoire se sont évanouis sous la pluie des Dolomites.

Klöden, qui a perdu plus de cinq minutes sur ses rivaux, a été distancé dès le passo Giau, la quatrième des six ascensions du programme, en même temps que le porteur du maillot rose, l'Italien Gabriele Bosisio, dont l'intérim n'aura duré qu'une journée. Contador lui-même a souffert dans cette rude montée (15,7 km) sur une attaque de Di Luca à 3 kilomètres du sommet, après une première tentative de l'Italien Franco Pellizotti.

Mais le vainqueur du Tour 2007 est revenu progressivement sur Di Luca, qui avait été suivi immédiatement par Ricco puis par le Russe Denis Menchov. Au sommet, distant de 53 kilomètres de l'arrivée, les candidats au maillot rose passaient groupés, bien (près de trois minutes) avant Klöden et ses compagnons d'infortune (Piepoli, Savoldelli).

Pour les favoris de la course rose, tout devait se jouer sur les rampes du Fedaia, qui serpente dans le massif grandiose de la Marmolada. Le feu d'artifice présumé était tiré par Ricco, à moins de 5 kilomètres du sommet, là où la route se redresse brusquement pour accéder à l'altitude de 2053 mètres.

Sella dépasse la fatigue

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Pétard mouillé? Trois démarrages successifs ont seulement permis à Ricco de grappiller 9 secondes à Di Luca et 16 secondes à Contador, précédé sur la ligne par Gilberto Simoni, le double vainqueur italien du Giro.

Quant à Menchov, il a seulement lâché prise dans les derniers hectomètres. Sans être pour autant hors-jeu au classement général qui regroupe, à une semaine de l'arrivée, six coureurs en moins d'une minute et demie (Contador, Ricco, Di Luca, Bruseghin, Menchov, Simoni).

Pour le gain de l'étape, Sella était quoi qu'il en soit hors d'atteinte. Décidément infatigable au lendemain d'un premier raid monumental, le poids plume (53 kg pour 1,65 m) s'est lancé en effet dès les premiers kilomètres dans une nouvelle échappée censée lui assurer le maillot vert de meilleur grimpeur.

L'Italien, en tête à chaque sommet, a lâché ensuite ses compagnons (Baliani et Rodriguez, rejoints par Nibali et Perez Cuapio) sur les premières rampes du Fedaia. Malgré la fatigue (près de 150 km d'échappée), il a escaladé le col d'arrivée au même rythme que ses "poursuivants".

Son équipe CSF, privée avant le départ du Giro d'un coureur (Richeze) contrôlé positif pour anabolisant, s'est même offert le "doublé" à l'arrivée. Avec l'Italien Domenico Pozzovivo, qui a distancé dans les derniers kilomètres Ricco, Contador et autres Simoni.

Cette formation, classée en deuxième division, a enlevé son troisième succès d'étape. Sans craindre de nourrir un peu plus les rumeurs, déjà évoquées par Klöden (qui s'est ensuite rétracté) en parlant de contrôles insuffisants la concernant.

Lundi, les candidats au maillot rose s'affrontent sur les pentes du Plan de Corones dans un contre-la-montre en côte de 12,9 kilomètres (8,4 % de pente moyenne), les 5 derniers non goudronnés.