UTRECHT - Le champion du monde, l'Australien Cadel Evans, a pris sans le vouloir vraiment le maillot rose de leader du Tour d'Italie, dimanche à Utrecht, en conclusion de la deuxième étape gagnée par l'Américain Tyler Farrar.

Il a suffi à Evans de franchir la ligne au sein d'un premier peloton d'une soixantaine d'unités pour changer de tenue. Dans sa carrière, l'Australien ne s'était habillé en rose qu'une seule journée lors de sa précédente venue sur le Giro en... 2002.

Pour se retrouver au commandement, Evans a tiré bénéfice de sa performance du contre-la-montre d'ouverture samedi à Amsterdam (3e). Car le vainqueur du "chrono", le Britannique Bradley Wiggins, a terminé l'étape au sein d'un deuxième peloton, avec un retard supérieur à une trentaine de secondes.

Au sein de ce deuxième groupe figurait également l'Espagnol Carlos Sastre, le principal perdant de cette journée très nerveuse parmi les candidats à la victoire finale. Avec, à un degré moindre, l'Italien Damiano Cunego, qui a dû changer de vélo à l'approche des dix derniers kilomètres et n'a pu réintégrer le groupe.

"Je ne m'attendais pas à avoir ce maillot après un sprint", a reconnu Evans qui a positivé cette inattendue prise de pouvoir. Est-elle prématurée? "Il vaut mieux être devant", a estimé le leader de l'équipe BMC en reconnaissant qu'il ne défendrait pas à n'importe quel prix son nouveau maillot.

"Je ne peux pas rivaliser avec Farrar", a ajouté l'Australien qui précède le sprinteur américain de 1 seconde au classement général.

Le scénario du Tour de France

Dans cette étape de 210 kilomètres, le peloton du Giro a surtout cherché à éviter les chutes qui se sont multipliées dans la dernière heure de course. Même Wiggins s'est retrouvé mêlé à un spectaculaire empilage à 41 kilomètres d'Utrecht. Quant à Evans, il a perdu l'un de ses coéquipiers, le Suisse Martin Kohler, contraint à l'abandon (possible fracture de la clavicule droite).

Farrar a chuté lui aussi à une cinquantaine de kilomètres de l'arrivée. Sans autre conséquence qu'une contrariété avant le sprint final que l'Américain a parfaitement négocié avec l'aide du Néo-Zélandais Julian Dean, jadis au service du Norvégien Thor Hushovd.

Dean a neutralisé l'effort de son compatriote Greg Henderson, sorti en tête du dernier virage. Dans sa roue, Farrar s'est dégagé pour s'imposer nettement face à l'Australien Matthew Goss et remporter son premier succès d'étape dans le Giro.

"J'ai atteint mon premier objectif", a estimé le coureur de Garmin-Transitions qui a pris rang depuis l'année passée parmi les meilleurs sprinteurs du peloton. Deuxième à deux reprises dans le Giro puis le Tour de France, il avait dû attendre la Vuelta pour gagner une étape d'un grand tour.

Lundi, le parcours de la 3e étape, longue de 224 kilomètres entre Amsterdam et Middelburg, suit dans sa partie finale le littoral de la mer du Nord. Avec des possibilités de bordures pour peu que le vent soit de la partie... dans un scénario comparable à celui qu'espèrent les organisateurs du Tour de France en juillet prochain, au départ de Rotterdam.