LIENZ, Autriche - L'Italien Stefano Garzelli a enlevé son deuxième succès d'étape, mardi, dans le Giro, à la veille de la montée de l'effrayant Zoncolan, la dernière arrivée en altitude de la course.

A Lienz, une petite ville autrichienne située près de la frontière, Garzelli (33 ans) a justifié sur le terrain son choix de se consacrer aux succès d'étapes dans ce Giro, trois jours après avoir gagné à Bergame.

Distancé de plus d'un quart d'heure dimanche aux Trois Cimes de Lavaredo, le vainqueur du Giro 2000 s'est imposé en solitaire, plus d'une minute avant l'arrivée d'un petit groupe réglé par le Français Laurent Mangel.

Les favoris, l'Italien Danilo Di Luca en tête, sont restés dans l'expectative dans cette étape de transition de 189 kilomètres, qui a rencontré des conditions météo exécrables dans sa partie initiale.

Le peloton, glacé par la pluie et la neige fondue dans le paysage hivernal des Dolomites, a roulé à allure réduite. Il est resté groupé pendant quatre heures avant que la première échappée prenne forme, au 123e kilomètre.

Dans un premier temps, Garzelli est sorti en contre-attaque (Km 140) derrière un groupe d'échappés. Puis, il s'est dégagé dans la montée du Bannberg, un col de troisième catégorie, à 31 kilomètres de la ligne, sans que le peloton réagisse.

"La montagne la plus dure d'Europe"

Di Luca et ses rivaux directs pour le maillot rose avaient déjà en tête la 17e étape, courte (142 km) mais terriblement difficile, avec l'ascension de deux cols de deuxième catégorie (Monte Croce Comelico au Km 55 et Tualis au Km 116) avant le final très attendu au Monte Zoncolan.

Cette ascension de 10 kilomètres -à 11,9 % de pente moyenne !- mène à l'altitude de 1730 mètres dans le nord du Frioul. Elle est qualifiée par le journal organisateur, la Gazzetta dello Sport, qui a recueilli l'avis de l'Italien Gilberto Simoni, de "montagne la plus dure d'Europe".

Le Giro, qui l'a escaladée par son autre versant en 2003 (victoire de Simoni), l'aborde cette fois par son côté le plus sévère, à la sortie de la bourgade d'Ovaro. Avec une incroyable partie médiane, près de 6 kilomètres à 14,9 % (!), et une série de trois tunnels étroits après le passage sous la flamme rouge.

"La partie centrale n'a pas de lacets, c'est ce qui la rend encore plus éprouvante", explique Simoni, qui a reconnu ce versant escarpé, l'hiver dernier, en compagnie de son coéquipier Riccardo Ricco.

A cause de l'étroitesse de la route dans une nature sauvage et préservée, les organisateurs ont prévu des dispositions spéciales. Les véhicules d'équipes ne sont pas autorisés à monter derrière leurs coureurs et le dépannage est prévu par des voitures neutres.

Trois cents chasseurs alpins doivent assurer la sécurité des coureurs sur les pentes de la montagne-totem du Frioul, où la température devrait avoisiner les 3 degrés.