CUNEO - Le Giro s'est donné un quatrième leader en quatre étapes, mercredi, à Cuneo, après le succès de la formation Liquigas dans le contre-la-montre par équipes et la prise de pouvoir de l'Italien Vincenzo Nibali.

Appelé à cinq jours du départ d'Amsterdam pour remplacer son compatriote Franco Pellizotti (accusé de dopage), Nibali a revêtu le premier maillot rose de sa carrière. Mais le jeune Sicilien (25 ans), septième du dernier Tour de France, est mieux qu'un suppléant, au point d'apparaître comme une alternative possible à son coéquipier Ivan Basso, le grand gagnant du jour.

Liquigas, déjà victorieuse de l'exercice en 2007, a fait mieux que les spécialistes (Sky à 13 sec, HTC-Columbia à 21 sec) sur le parcours de 33 kilomètres, bouclé à plus de 54 km/h. Elle a surtout distancé les équipes des candidats à la victoire finale, en premier lieu l'Astana du Kazakh Alexandre Vinokourov.

Omniprésent, "Vino" a battu le rappel de ses troupes dans les larges artères de Cuneo, les temps étant pris sur le cinquième homme de chaque formation. Mais le Kazakh, qui portait le maillot rose au départ de Savigliano, a perdu 38 secondes sur l'équipe victorieuse.

Au bilan, Vinokourov a fait jeu égal avec l'équipe Cervélo de l'Espagnol Carlos Sastre qui a fait mieux que limiter les dégâts en cette journée contrastée (orage pour les derniers partants). "J'espérais prendre un peu de temps aux grimpeurs", a d'ailleurs reconnu le Kazakh qui a été surtout secondé par l'Ukrainien Andriy Grivko.

Le retard d'Evans

Au moins "Vino" a-t-il gagné du terrain (43 sec) sur l'Australien Cadel Evans, dont l'équipe BMC a lâché près d'une minute et demie à Nibali et Basso. Pour le champion du monde, irréprochable à titre personnel, les comptes sont accablants. Il est pointé à 1 min 59 sec de Nibali, après quatre journées de course sans la moindre colline à gravir.

Son équipe, qui avait volé en éclats lundi sur les longues lignes droites de Zélande, n'a pu faire mieux cette fois que douzième. Après avoir perdu très tôt deux des ses éléments, elle a conclu à six (avec Santambrogio, Schär, D. Wyss, Murphy, Bookwalter) le parcours fait de longues lignes droites montant légèrement mais constamment jusqu'à la fière cité de Cuneo (Coni en français).

Les Italiens Michele Scarponi (Androni) et surtout Stefano Garzelli (Acqua § Sapone) ont également payé les limites de leur entourage dans cette spécialité. Sans être pour autant complètement hors jeu au regard du programme très montagneux qui les attend en fin de Giro.

Nibali, qui possède désormais 13 secondes d'avance sur Basso, a calmé le jeu à propos d'éventuelles difficultés de cohabitation avec le vainqueur du Giro 2006: "Nous avons chacun notre rôle qui a été fixé avant le départ, nous le respecterons."

"Vincenzo est un coéquipier loyal et je serai heureux de le voir prendre le maillot rose", avait déclaré par avance Basso. "Pour nos adversaires, avoir deux coureurs à marquer est plus compliqué, surtout en troisième semaine".

Jeudi, la 5e étape se dispute sur un parcours de 162 kilomètres entre Novara et Novi Ligure, où le Giro rendra hommage au "campionissimo" Fausto Coppi décédé voici cinquante ans.