PARIS (AFP) - Le dopage par transfusion sanguine a été décelé dans le contrôle positif du coureur cycliste américain Tyler Hamilton à partir d'une méthode mise au point par des scientifiques australiens à laquelle les spécialistes de l'Union cycliste internationale (UCI) ont eu recours.

Deux laboratoires seulement, ceux d'Athènes et de Lausanne (Suisse), utilisent pour l'heure cette méthode qui a déjà été employée en médecine légale pour des tests de paternité.

Des publications scientifiques ont été faites en août 2002 sous une forme condensée puis en novembre 2003 sous le titre (traduit): "Démonstration d'une transfusion sanguine homologue grâce à la quantification des antigènes des groupes sanguins".

En d'autres termes, la méthode mise au point par un institut d'hématologie de Sydney permet de distinguer des petites populations de cellules antigéniquement distinctes. Dès lors qu'il y des populations différentes de globules rouges, il est possible de déterminer avec certitude s'il y a eu transfusion homologue (donneur compatible).

Les premiers soupçons de dopage par transfusion dans les sports d'endurance remontent au début des années 1970, à l'époque des victoires à répétition des coureurs de demi-fond finlandais en athlétisme.

L'intérêt d'une transfusion, méthode de dopage interdite de longue date par le règlement international, est d'augmenter le taux de globules rouges dans le sang et, par voie de conséquence, le transport d'oxygène jusqu'aux muscles.

La transfusion peut venir d'un donneur compatible (transfusion homologue) ou du sang préalablement prélevé du receveur (autotransfusion) enrichi éventuellement d'EPO (érythropoïétine).

Parmi les risques liés à ces pratiques, les experts évoquent la surcharge du coeur et de la circulation sanguine, l'hypertension et les thromboses ainsi que les réactions d'intolérance, d'allergies ou la possibilité de maladies infectieuses dans le cas des transfusions homologues.