L'ALPE D'HUEZ (AFP) - Hormis peut-être un amour pour les boucles d'oreilles d'or accrochées à son oreille gauche, aucune autre passion ne se dégage du Basque Iban Mayo-Diez qui n'est, semble-t-il, essentiellement habité que par le cyclisme.

Le brillant vainqueur de la 8e étape du Tour de France, dimanche à l'Alpe-d'Huez, est en tout cas attachant, aussi nerveux qu'il peut être patient et souriant lors des conférences de presse où son noble visage ne laisse pas insensible.

Malheureusement pour ces dames, le coeur de ce fils de Biscaye, au teint délicieusement hâlé, est occupé par Goretti, sa fiancée, à laquelle il téléphone immédiatement pour annoncer ses victoires. "A chaque fois que je gagne, je l'appelle", insiste le chef de file d'Euskaltel-Euskadi, bientôt âgé de 26 ans.

Dieu sait d'ailleurs si ce natif d'Igorre (près de Bilbao) prend goût cette année à passer une ligne en vainqueur: une victoire finale lors de "son" Tour du Pays Basque - agrémentée de trois succès d'étape -, ou encore deux bouquets récoltés au dernier Critérium du Dauphiné Libéré, après avoir fait sensation avec une 2e place lors de Liège-Bastogne-Liège, la doyenne des classiques.

Fallait-il encore que ce joueur de soccer de formation aime tant le vélo pour qu'il remonte sur une bicyclette après un très grave accident de voiture qui l'avait cloué un mois durant sur un fauteuil roulant, les deux genoux et un coude brisés, à 22 ans.

Mais l'espoir au physique harmonieux d'1,82 m pour 71 kg, repéré par l'équipe amateur de Banesto, avait de la volonté à revendre et retrouvait tous ses moyens pour passer professionnel en 2000 dans la formation orange, porte-drapeau du pays basque.

Arrivé sur le Tour drapé d'humilité, après avoir pourtant fait des misères à l'Américain Lance Armstrong sur les routes du Dauphiné, Iban Mayo n'a pas changé de discours. Le classement général du Tour n'est pas sa préoccupation majeure. Peut-être ira-t-il "chercher un podium".

"Je ne sais pas aujourd'hui ce dont sera fait demain", explique-t-il, surtout soucieux de savourer son pétillant succès sur un sommet mythique ayant fait la noblesse de la Grande Boucle.