TURIN, Italie (AFP) - L'Italien Ivan Basso a remporté pour la première fois de sa carrière un contre-la-montre en enlevant la 18e étape du Tour d'Italie cycliste, disputée sur 34 km entre Chieri et Turin vendredi, au lendemain de son succès en montagne.

Basso, l'homme fort de ce Giro qui a perdu toute chance dimanche dernier à cause d'une gastro-entérite, a partagé les honneurs avec son compatriote Paolo Savoldelli, toujours porteur du maillot rose à deux jours de l'arrivée.

Quatrième de l'étape à 23 secondes de Basso, Savoldelli a réalisé la meilleure opération du jour entre les prétendants à la victoire finale. Le coureur de Discovery Channel a distancé l'Italien Gilberto Simoni de 1 min 11 sec et le Vénézuélien José Rujano de 1 min 36 sec.

Pointé avec un faible avantage au sommet du petit col de Superga (9 sec sur Rujano et 14 sec sur Simoni), près de la basilique emblématique qui surplombe Turin, Savoldelli a renversé la situation dans la descente. Au prix d'un joli numéro dans un exercice dont il est sans doute le meilleur spécialiste contemporain.

Dans la seconde partie du parcours, le porteur du maillot rose a repris 21 secondes à Basso. Mais il a surtout pris le dessus sur ses deux rivaux directs, moins habiles à négocier les nombreux tournants de la plongée vers l'ancienne capitale du royaume du Piémont.

Un col qui fait peur

Pour le gain de l'étape, Basso a devancé seulement de 9 secondes le Russe Vladimir Karpets, venu en Italie à sa demande afin de progresser dans la perspective du prochain Tour de France.

Karpets, meilleur jeune du Tour 2004, est resté sur la réserve dans la course rose tout en évoluant à un haut niveau (7e du classement général), à la façon d'un grand "ancien" de son équipe, l'Espagnol Pedro Delgado (7e du Giro 1988).

Basso a confirmé pour sa part sa progression dans le contre-la-montre qui était pour une grande part son point faible jusqu'à cette saison. Lors du premier "chrono" du Giro à Florence, le 15 mai dernier, le Varesan s'était classé deuxième derrière son coéquipier américain David Zabriskie (3e à Turin).

Pour Simoni et Rujano, la victoire du Giro passe par un KO à réussir, samedi, dans la 19e et avant-dernière étape entre Savigliano et Sestrières (190 km).

Le parcours comporte à deux reprises l'ascension vers Sestrières (2035 m d'altitude), où seront disputées les épreuves de ski alpin des JO d'hiver en février prochain. Mais le temps fort est attendu entre ces deux montées, lorsque la course s'attaque au col inédit de la Finestre, au-dessus du val de Suse.

Les chiffres de cette ancienne route militaire affolent l'imagination. La montée de 18,6 km franchit un dénivelé de 1694 m pour une pente moyenne de 9,1 pour cent. Pis, les 7900 derniers mètres en terre battue renvoient le Giro au temps héroïque.

La route, exposée au nord, grimpe jusqu'à l'altitude de 2178 mètres. Au sommet, distant de l'arrivée de 25,9 km, il reste une rapide descente de 8,5 km et la large remontée vers Sestrières. Jusqu'à la dernière heure de cette étape, tout est envisageable.