VALENCE - L'Autrichien Bernhard Kohl, qui a incriminé les autres coureurs après avoir été convaincu de dopage, cherche à se disculper en accusant tous azimuts, a estimé mercredi le président de l'Association internationale des coureurs (CPA), le Français Cédric Vasseur.

"On comprend son mode de défense qui est sans doute dicté par ses avocats", a déclaré à l'AFP le président du CPA. "Mais ce sont des accusations graves qui ne peuvent rester sans suite".

L'accusation de Kohl, selon lequel les dix premiers du Tour de France 2008 aurait pu être déclarés positifs, a été jugée "simpliste" par Cédric Vasseur: "On imagine mal des concurrents de Kohl lui envoyer des SMS pour lui dire ce qu'ils font ! C'est peut-être ce qu'il pense en son for intérieur mais il faut qu'il apporte des preuves. S'il en a, il faut qu'il les mette sur la table !"

"Le problème, c'est que lui seul est positif dans ce Top 10", a ajouté le président des coureurs. "A l'entendre, tout est pourri. Il met en cause l'UCI (Union cycliste internationale), l'AFLD (Agence française de lutte contre le dopage), etc. C'est la position de quelqu'un qui cherche à se disculper en disant que les autres font comme lui. Avant lui, cette stratégie a déjà été utilisée par d'autres coureurs qui étaient dans la même situation."

"On doit donner une garantie"

Cédric Vasseur a estimé qu'il revenait aux instances de se prononcer sur les pratiques avouées par Kohl, notamment les trois transfusions sanguines que l'ex-coureur autrichien (3e du Tour et meilleur grimpeur avant son déclassement) a déclaré avoir reçu: "C'est aux personnes qui ont diligenté les contrôles d'en parler."

"Peut-être Kohl considère-t-il avoir besoin d'utiliser des substances interdites pour entrer dans les dix premiers. Mais il ne doit certainement pas mettre en cause le travail des autres coureurs, y compris de ceux qui ont terminé derrière lui dans les étapes de montagne. C'est grave, c'est injuste !", a souligné Cédric Vasseur.

Le président du CPA a réclamé également que soit levée la suspicion sur les performances provoquée par les déclarations de Kohl, si l'on porte crédit à l'Autrichien, qui a reconnu se doper depuis l'âge de 19 ans.

"On doit donner une garantie au public, aux sponsors mais aussi aux coureurs. C'est légitime", a conclu l'ancien maillot jaune du Tour de France en se tournant vers l'UCI et l'AFLD qui vont travailler de concert sur le prochain Tour de France: "Je compte sur les scientifiques pour apporter une réponse."