PARIS (AFP) - Le président de l'Union cycliste internationale (UCI), Hein Verbruggen, a estimé vendredi que l'Agence mondiale antidopage (AMA) devrait être l'ONU (Organisation des Nations unies) de la lutte antidopage en critiquant une nouvelle fois son président, le Canadien Dick Pound.

Hein Verbruggen, qui s'est félicité de la lettre ouverte adressée par le champion américain Lance Armstrong au président de l'AMA, a déclaré que Dick Pound, par ses déclarations, donnait "une mauvaise image de l'AMA".

"Je n'ai jamais entendu Koffi Annan (secrétaire général de l'ONU) parler comme lui", a déclaré à l'AFP Hein Verbruggen, en marge de la réunion des groupes cyclistes professionnels tenue près de Paris. "M. Pound tire sur tout ce qui bouge, sur les sportifs, sur les gouvernements, sur la Communauté européenne, a-t-il ajouté. L'AMA, ce n'est pas seulement une instance de répression."

"J'ai écrit non pas une mais bien dix lettres à Dick Pound. Je n'ai jamais eu une réponse plus longue que quelques lignes", a précisé le président de l'UCI, qui était membre du conseil de fondation de l'AMA.

"Un non-sens"

Hein Verbruggen a tenu à faire la distinction entre l'AMA et son président, sans que les dissensions compromettent la signature du Code mondial antidopage qui devra intervenir avant les JO d'Athènes (13-29 août): "Je défendrai toujours l'AMA. Mais voyez la réaction d'un athlète tel que Lance (Armstrong)."

"Le coureur numéro un du peloton prend une position claire et cela me procure un immense plaisir, a ajouté Hein Verbruggen. Il le fait à l'occasion de l'une des multiples déclarations de guerre de M. Pound au cyclisme. Je prends aussi cette lettre comme un appel pour dire 'aidez-nous' plutôt que menacer ou attaquer."

"C'est un non-sens de dire que tout le peloton est dopé. Ce n'est pas le cas, le problème vient d'une minorité, nous le savons scientifiquement. Nous n'avons pas résolu le problème du dopage dans le sens où il n'est pas éradiqué. Mais on est parfaitement certain qu'il concerne quelques-uns", a insisté le président de l'UCI en se disant conscient toutefois de la tâche à accomplir.

Armstrong a réagi, dans une lettre ouverte publiée vendredi, à des déclarations de Dick Pound selon lequel "les cyclistes du Tour de France et les autres prennent des substances interdites".

Le quintuple vainqueur du Tour a qualifié le propos d'"inacceptable". En réponse, le président de l'AMA a jugé "étonnante" l'attaque "virulente" du coureur américain.