PARIS - La contre-expertise pratiquée sur l'échantillon B du Kazakh Alexandre Vinokourov a confirmé la pratique d'une transfusion sanguine homologue révélée mardi par l'analyse du A, a-t-on appris samedi de source proche du dossier.

Le leader de la formation Astana avait été contrôlé positif samedi 21 juillet, après sa victoire dans le contre-la-montre d'Albi (sud-ouest), 13e étape du Tour de France. L'échantillon A d'un second contrôle pratiqué lundi s'était également révélé positif.

Après l'annonce du résultat, le coureur et son équipe avaient quitté le Tour.

Samedi après-midi, le coureur a publié, par l'intermédiaire de son avocat, un communiqué indiquant qu'il contestait la validité de l'analyse positive de ses échantillons et qu'il comptait contester les résultats.

Il indiquait que le laboratoire de Châtenay-Malabry, responsable de son contrôle positif, ne maîtrisait pas la technique de l'analyse cytométrique (utilisée pour les transfusions homologues) et la pratiquait pour la première fois sur le Tour de France.

Une affirmation fausse puisque la transfusion sanguine homologue (utilisant le sang d'un donneur compatible) est détectable uniquement par ce test, depuis 2004, et est dépistée depuis l'année suivante sur le Tour de France dont les contrôles antidopage sont toujours effectués par le laboratoire de Châtenay-Malabry.

Comme Landis

Dans ce même communiqué, le coureur kazakh affirmait n'avoir jamais utilisé ni produit ni méthode interdite. "J'ai toujours couru en respectant les règles. (...) J'ai été testé au moins 100 fois pendant ma carrière. Ces résultats n'ont aucun sens. Avec toute l'attention autour du dopage, il faudrait être fou pour faire ce qu'on m'accuse d'avoir fait, et je ne suis pas fou." La transfusion homologue, à l'inverse de l'autologue (avec son propre sang) est en effet détectable durant deux à trois semaines et la chance d'échapper au test est donc infime.

L'avocat de Vinokourov, qui est également celui de l'Américain Floyd Landis - vainqueur du Tour de France 2006 contrôlé positif à la testostérone et qui attend toujours le prononcé de la sanction - indique dans le communiqué son intention de contester le résultat.

"Pour l'instant le public n'a entendu qu'une version des choses en ce qui concerne les résultats. Nous encourageons les gens à garder l'esprit ouvert et de ne pas supposer que le (laboratoire de Châtenay Malabry) a tout fait comme il fallait ou a obtenu des résultats précis", explique l'avocat Maurice Suh qui avait utilisé le même argumentaire pour Landis et le test de détection de la testostérone, soi-disant mal maîtrisé par le Laboratoire.