L'équipe canadienne joue son avenir
Cyclisme mercredi, 17 janv. 2007. 19:06 samedi, 14 déc. 2024. 00:07
(Sportcom) - La saison de Coupe du monde des pistards québécois s'amorcera cette fin de semaine à Los Angeles. Les objectifs des deux Québécois présents, Martin Gilbert et Yannik Morin, seront bien différents : le premier amorcera sa préparation pour son grand rendez-vous cette saison, les Jeux panaméricains, tandis que le second jouera l'avenir de sa carrière sportive.
En effet, Morin et ses coéquipiers Travis Smith et Cameron Mackinnon devront terminer dans les huit premiers du sprint par équipe afin que le programme continue d'être subventionné par l'Association cycliste canadienne (ACC). Advenant le retrait du financement, Smith et Mackinnon continueront à participer à des Coupes du monde étant donné qu'ils sont inscrits à des épreuves individuelles, mais pour Morin, ça voudrait dire une sérieuse remise en question professionnelle.
« Ils (l'Association cycliste canadienne) veulent investir l'argent de notre programme ailleurs, alors ils ont mis les standards assez hauts », a indiqué Morin en entrevue depuis Los Angeles. « Ici, le calibre de la Coupe du monde est très compétitif et ils veulent qu'on finisse au pire en huitième place. Sinon, le programme de sprint par équipe tombe à l'eau. »
« Si ça ne fonctionne pas cette fin de semaine, je peux oublier la prochaine Coupe du monde et les Championnats du monde. Je pourrais retenter ma chance aux Championnats panaméricains. Je pense que nous pouvons gagner là-bas et ça leur ouvrirait peut-être les yeux. Sauf que même dans ce cas-là, nous n'avons aucune garantie. S'ils veulent des gens aux Jeux olympiques, ils vont devoir y penser. Une chose est sûre : les temps sont durs depuis qu'Éric (Van den Eynde) est parti », soupire le sprinter québécois à propos de l'ancien entraîneur-chef de l'équipe nationale sur piste, qui a quitté son poste en octobre dernier et dont le successeur n'a toujours pas été nommé.
Kris Westwood, directeur des programmes de haute performance de l'ACC, explique pourquoi la fédération nationale a pris cette décision.
« Notre problème est que nous avons des ressources limitées. Nous comparons toutes les disciplines entre elles et regardons quelles sont celles où nous avons des chances de gagner des médailles ou de finir dans le top 5 aux Jeux olympiques (Pékin 2008). C'est là où nous allouerons la plus grande partie de nos ressources. La possibilité de gagner une médaille pour l'équipe de vitesse est moins forte que pour d'autres coureuses comme Marie-Hélène Prémont en vélo de montagne ou Gina Grain sur la piste. Si elle fait un grand pas en avant, l'équipe de vitesse pourrait se classer dans les huit premières aux Jeux. Est-ce que cela mérite un grand investissement de notre part ou non? C'est ça la question. »
Selon les calculs de Westwood, c'est un top huit que l'équipe de Morin devra réaliser trois fois dans les Coupes du monde de l'an prochain pour obtenir sa qualification olympique, ce qui explique pourquoi c'est cette norme qui a été fixée pour ce week-end.
De son côté, Morin n'a pas arrêté sa décision à savoir s'il poursuivra sa carrière ou non si ses coéquipiers et lui ne réalisent pas l'objectif qui leur a été imposé. « J'aime m'entraîner, alors c'est la partie facile. Toutefois, financièrement, ça ne serait plus le fun pour moi, car je devrai m'endetter pour faire du sport. À un moment donné, je vais dire : c'est assez et j'arrête. Et je veux avoir des objectifs pour participer à de grosses courses, pas seulement m'entraîner pour les Championnats canadiens. »
« Mais le pire dans tout ça, c'est pour la relève, poursuit-il. Il y en a plusieurs qui s'entraînent pour prendre ma place, et c'est bien correct, car ça me permet d'aller vite. Mais si le programme de vitesse tombe, tout ce monde-là va arrêter de s'entraîner, car présentement, ils savent que s'ils ne sont pas encore assez rapides pour se classer en sprint individuel ou en keirin, leur seul accès à des courses internationales, c'est le sprint par équipe. »
Du côté de l'ACC, on voit les choses d'un autre œil : « Si on arrête le programme de Coupe du monde, on continue le programme d'identification de talent chez la relève, avance Kris Westwood. Nous ne tournerons jamais le dos à la vitesse par équipe, mais si nous ne sommes pas performants en Coupe du monde, et ça coûte cher en frais de déplacement, nous allons rester chez nous pour chercher de la relève qui pourra devenir compétitive. Au lieu de dépenser de l'argent pour aller à la Coupe du monde de Manchester ou aux Championnats du monde, on peut présenter des camps d'entraînement au Canada et revenir en force l'an prochain en Coupe du monde. »
Du vélo presque à plein temps pour Martin Gilbert
Pour le Châteauguois Martin Gilbert, les choses sont bien différentes. Il entame sa préparation en vue de la saison 2007-2008 qui sera déterminante pour obtenir sa qualification olympique, tout en partageant son temps avec des compétitions sur route.
« Cette année, l'accent sera surtout mis sur les Jeux panaméricains. Si je commence ma saison plus tard que dans les dernières années, c'est parce que je voulais être sûr de repartir à zéro, d'être bien reposé en ce début d'année et avoir 100% de mon énergie au moment où ça va compter le plus et amasser des points pour Pékin », explique Gilbert, qui participera à la course aux points en plus de faire équipe avec Ryan McKenzie à la course à l'Américaine (Madison).
D'ici le printemps, l'athlète de 24 ans continuera de suivre ses cours par correspondance en pharmacie, à l'Université de Montréal, avant de prendre une année complète sans cours dès l'automne prochain.
« Je n'ai jamais été en mesure de trouver les ressources pour m'entraîner au Canada et je ne pense pas que ça va changer d'ici les Jeux. Mon plan sera donc de rouler vite aux Jeux panaméricains et ensuite, je vais essayer de discuter avec des collègues argentins pour aller m'entraîner chez eux, ou bien aller chez les Australiens où travaille l'entraîneur québécois Martin Barras. »
« De cette façon, je pourrai me préparer en vue des Coupes du monde de l'an prochain où je devrai aller chercher des points pour obtenir ma sélection pour les Jeux olympiques. Ce que je veux savoir, c'est si je peux faire mieux qu'une sixième ou une septième place en ayant une vraie préparation de piste. »
Pour savoir si Gilbert ira aux Jeux, le Canada devra se classer dans les 14 premiers pays en Madison et dans les 24 premiers pays à la course aux points à l'issue de la saison 2007-2008.
En effet, Morin et ses coéquipiers Travis Smith et Cameron Mackinnon devront terminer dans les huit premiers du sprint par équipe afin que le programme continue d'être subventionné par l'Association cycliste canadienne (ACC). Advenant le retrait du financement, Smith et Mackinnon continueront à participer à des Coupes du monde étant donné qu'ils sont inscrits à des épreuves individuelles, mais pour Morin, ça voudrait dire une sérieuse remise en question professionnelle.
« Ils (l'Association cycliste canadienne) veulent investir l'argent de notre programme ailleurs, alors ils ont mis les standards assez hauts », a indiqué Morin en entrevue depuis Los Angeles. « Ici, le calibre de la Coupe du monde est très compétitif et ils veulent qu'on finisse au pire en huitième place. Sinon, le programme de sprint par équipe tombe à l'eau. »
« Si ça ne fonctionne pas cette fin de semaine, je peux oublier la prochaine Coupe du monde et les Championnats du monde. Je pourrais retenter ma chance aux Championnats panaméricains. Je pense que nous pouvons gagner là-bas et ça leur ouvrirait peut-être les yeux. Sauf que même dans ce cas-là, nous n'avons aucune garantie. S'ils veulent des gens aux Jeux olympiques, ils vont devoir y penser. Une chose est sûre : les temps sont durs depuis qu'Éric (Van den Eynde) est parti », soupire le sprinter québécois à propos de l'ancien entraîneur-chef de l'équipe nationale sur piste, qui a quitté son poste en octobre dernier et dont le successeur n'a toujours pas été nommé.
Kris Westwood, directeur des programmes de haute performance de l'ACC, explique pourquoi la fédération nationale a pris cette décision.
« Notre problème est que nous avons des ressources limitées. Nous comparons toutes les disciplines entre elles et regardons quelles sont celles où nous avons des chances de gagner des médailles ou de finir dans le top 5 aux Jeux olympiques (Pékin 2008). C'est là où nous allouerons la plus grande partie de nos ressources. La possibilité de gagner une médaille pour l'équipe de vitesse est moins forte que pour d'autres coureuses comme Marie-Hélène Prémont en vélo de montagne ou Gina Grain sur la piste. Si elle fait un grand pas en avant, l'équipe de vitesse pourrait se classer dans les huit premières aux Jeux. Est-ce que cela mérite un grand investissement de notre part ou non? C'est ça la question. »
Selon les calculs de Westwood, c'est un top huit que l'équipe de Morin devra réaliser trois fois dans les Coupes du monde de l'an prochain pour obtenir sa qualification olympique, ce qui explique pourquoi c'est cette norme qui a été fixée pour ce week-end.
De son côté, Morin n'a pas arrêté sa décision à savoir s'il poursuivra sa carrière ou non si ses coéquipiers et lui ne réalisent pas l'objectif qui leur a été imposé. « J'aime m'entraîner, alors c'est la partie facile. Toutefois, financièrement, ça ne serait plus le fun pour moi, car je devrai m'endetter pour faire du sport. À un moment donné, je vais dire : c'est assez et j'arrête. Et je veux avoir des objectifs pour participer à de grosses courses, pas seulement m'entraîner pour les Championnats canadiens. »
« Mais le pire dans tout ça, c'est pour la relève, poursuit-il. Il y en a plusieurs qui s'entraînent pour prendre ma place, et c'est bien correct, car ça me permet d'aller vite. Mais si le programme de vitesse tombe, tout ce monde-là va arrêter de s'entraîner, car présentement, ils savent que s'ils ne sont pas encore assez rapides pour se classer en sprint individuel ou en keirin, leur seul accès à des courses internationales, c'est le sprint par équipe. »
Du côté de l'ACC, on voit les choses d'un autre œil : « Si on arrête le programme de Coupe du monde, on continue le programme d'identification de talent chez la relève, avance Kris Westwood. Nous ne tournerons jamais le dos à la vitesse par équipe, mais si nous ne sommes pas performants en Coupe du monde, et ça coûte cher en frais de déplacement, nous allons rester chez nous pour chercher de la relève qui pourra devenir compétitive. Au lieu de dépenser de l'argent pour aller à la Coupe du monde de Manchester ou aux Championnats du monde, on peut présenter des camps d'entraînement au Canada et revenir en force l'an prochain en Coupe du monde. »
Du vélo presque à plein temps pour Martin Gilbert
Pour le Châteauguois Martin Gilbert, les choses sont bien différentes. Il entame sa préparation en vue de la saison 2007-2008 qui sera déterminante pour obtenir sa qualification olympique, tout en partageant son temps avec des compétitions sur route.
« Cette année, l'accent sera surtout mis sur les Jeux panaméricains. Si je commence ma saison plus tard que dans les dernières années, c'est parce que je voulais être sûr de repartir à zéro, d'être bien reposé en ce début d'année et avoir 100% de mon énergie au moment où ça va compter le plus et amasser des points pour Pékin », explique Gilbert, qui participera à la course aux points en plus de faire équipe avec Ryan McKenzie à la course à l'Américaine (Madison).
D'ici le printemps, l'athlète de 24 ans continuera de suivre ses cours par correspondance en pharmacie, à l'Université de Montréal, avant de prendre une année complète sans cours dès l'automne prochain.
« Je n'ai jamais été en mesure de trouver les ressources pour m'entraîner au Canada et je ne pense pas que ça va changer d'ici les Jeux. Mon plan sera donc de rouler vite aux Jeux panaméricains et ensuite, je vais essayer de discuter avec des collègues argentins pour aller m'entraîner chez eux, ou bien aller chez les Australiens où travaille l'entraîneur québécois Martin Barras. »
« De cette façon, je pourrai me préparer en vue des Coupes du monde de l'an prochain où je devrai aller chercher des points pour obtenir ma sélection pour les Jeux olympiques. Ce que je veux savoir, c'est si je peux faire mieux qu'une sixième ou une septième place en ayant une vraie préparation de piste. »
Pour savoir si Gilbert ira aux Jeux, le Canada devra se classer dans les 14 premiers pays en Madison et dans les 24 premiers pays à la course aux points à l'issue de la saison 2007-2008.