L'heure de vérité est arrivée pour Richard Virenque
Cyclisme jeudi, 21 déc. 2000. 11:36 dimanche, 15 déc. 2024. 05:31
(Source d'image:RDS)
LILLE (AFP) - Le tribunal correctionnel de Lille (nord) rend vendredi son jugement dans l'affaire Festina, un délibéré très attendu, notamment par le coureur cycliste Richard Virenque qui devrait être rapidement fixé sur l'inévitable sanction sportive induite par ses aveux de dopage lors du procès.
Huit des neuf prévenus -dont quatre anciens cadres de l'équipe cycliste Festina- risquent de 2 à 18 mois de prison avec sursis et des amendes de 10.000 à 50.000 francs (1525 à 7625 euros) pour diverses infractions liées au dopage. Aucune peine n'a été requise contre Virenque, seul coureur poursuivi.
Le 6 novembre, avant-dernier jour du procès, le premier procureur adjoint Gérald Vinsonneau, qui s'était déjà opposé à la mise en examen du coureur, avait estimé à son propos que le "reproche" de complicité de trafic de produits dopants "ne résist(ait) pas à l'examen des faits".
Mais après sa probable relaxe en justice, Richard Virenque -qui sera "en principe" à Lille vendredi selon ses avocats- ne devrait pas échapper à une suspension de compétition pour six mois minimum, ce qui risquerait de le priver d'un deuxième Tour de France en l'espace de quatre éditions. Avec ses coéquipiers de Festina, il en avait déjà été exclu en juillet 1998, en pleine affaire.
Conformément à un nouveau règlement de l'Union cycliste internationale (UCI), les sanctions disciplinaires doivent être appliquées à compter du 1er février, date du début de la saison professionnelle. Déduction mathématique d'un des avocats de Virenque: "Six mois (de suspension) c'est déjà trop!" Le coureur n'a plus d'équipe depuis l'arrêt de Polti et aucun employeur ne se pressera d'engager un Virenque interdit de Tour.
Clémence contre loi du silence?
Malgré cela, le chouchou du public français "continue de vouloir courir le Tour puisque c'est toute sa vie", poursuit Me Vincent Speder.
Avec en mains le jugement motivé du tribunal et, espère-t-il, la démonstration de son innocence, Virenque devrait invoquer vendredi après-midi la clémence de la Fédération cycliste suisse dont il dépend en tant que résident. Cette dernière a précisé qu'elle statuerait le 29 décembre.
Pour Me Speder, une trop grande intransigeance des instances sportives risquerait d'encourager le reste du peloton à se taire. "Une initiative forte de l'UCI serait plutôt d'organiser une grande réunion de professionnels au cours de laquelle les langues se délieraient hors de portée des micros", suggère l'avocat valenciennois.
Au coeur des débats lors des deux semaines de procès, la question du manque de détermination des instances sportives à combattre un dopage généralisé à tout le peloton pourrait rejaillir après le jugement.
Dans une allusion aux rôles de l'UCI et de la Fédération française de cyclisme, Me Thibault de Montbrial, avocat de l'ex-directeur sportif Bruno Roussel, souligne que, "par ses motivations écrites, le tribunal a l'occasion de cristalliser la responsabilité exacte de chacun dans la faillite du système". "Pour l'avenir du vélo, ces motivations compteront davantage que les peines prononcées", ajoute-t-il.
Huit des neuf prévenus -dont quatre anciens cadres de l'équipe cycliste Festina- risquent de 2 à 18 mois de prison avec sursis et des amendes de 10.000 à 50.000 francs (1525 à 7625 euros) pour diverses infractions liées au dopage. Aucune peine n'a été requise contre Virenque, seul coureur poursuivi.
Le 6 novembre, avant-dernier jour du procès, le premier procureur adjoint Gérald Vinsonneau, qui s'était déjà opposé à la mise en examen du coureur, avait estimé à son propos que le "reproche" de complicité de trafic de produits dopants "ne résist(ait) pas à l'examen des faits".
Mais après sa probable relaxe en justice, Richard Virenque -qui sera "en principe" à Lille vendredi selon ses avocats- ne devrait pas échapper à une suspension de compétition pour six mois minimum, ce qui risquerait de le priver d'un deuxième Tour de France en l'espace de quatre éditions. Avec ses coéquipiers de Festina, il en avait déjà été exclu en juillet 1998, en pleine affaire.
Conformément à un nouveau règlement de l'Union cycliste internationale (UCI), les sanctions disciplinaires doivent être appliquées à compter du 1er février, date du début de la saison professionnelle. Déduction mathématique d'un des avocats de Virenque: "Six mois (de suspension) c'est déjà trop!" Le coureur n'a plus d'équipe depuis l'arrêt de Polti et aucun employeur ne se pressera d'engager un Virenque interdit de Tour.
Clémence contre loi du silence?
Malgré cela, le chouchou du public français "continue de vouloir courir le Tour puisque c'est toute sa vie", poursuit Me Vincent Speder.
Avec en mains le jugement motivé du tribunal et, espère-t-il, la démonstration de son innocence, Virenque devrait invoquer vendredi après-midi la clémence de la Fédération cycliste suisse dont il dépend en tant que résident. Cette dernière a précisé qu'elle statuerait le 29 décembre.
Pour Me Speder, une trop grande intransigeance des instances sportives risquerait d'encourager le reste du peloton à se taire. "Une initiative forte de l'UCI serait plutôt d'organiser une grande réunion de professionnels au cours de laquelle les langues se délieraient hors de portée des micros", suggère l'avocat valenciennois.
Au coeur des débats lors des deux semaines de procès, la question du manque de détermination des instances sportives à combattre un dopage généralisé à tout le peloton pourrait rejaillir après le jugement.
Dans une allusion aux rôles de l'UCI et de la Fédération française de cyclisme, Me Thibault de Montbrial, avocat de l'ex-directeur sportif Bruno Roussel, souligne que, "par ses motivations écrites, le tribunal a l'occasion de cristalliser la responsabilité exacte de chacun dans la faillite du système". "Pour l'avenir du vélo, ces motivations compteront davantage que les peines prononcées", ajoute-t-il.