MADRID (AFP) - Le cyclisme italien, avec Alessandro Petacchi, a déjà lancé le sprint à Madrid pour le titre annuel de champion du monde sur route, qui sera décerné dimanche après-midi à l'ombre du stade du glorieux Real.

La confiance est de mise dans le camp italien qui imagine volontiers un scénario comparable à celui de Zolder (Belgique) en 2002, quand Mario Cipollini avait conclu sans coup férir un travail d'équipe magistral.

Le parcours, dont le dernier virage a été aménagé pour éviter de possibles accrochages, complique toutefois les plans de Franco Ballerini, le directeur technique de la "Squadra": "La course sera difficile à contrôler complètement. Les cent premiers kilomètres seront importants et il nous faudra trouver de l'aide auprès d'équipes, comme l'Australie et l'Allemagne, qui partagent les mêmes intérêts."

En cas de sprint, Petacchi endosse inévitablement l'habit de favori. Avec 28 victoires à son compteur personnel 2005 (dont 5 étapes de la récente Vuelta), l'Italien fait figure d'épouvantail d'autant qu'il s'estime en grande forme.

"Je ne pensais pas sortir en aussi bonne condition de la Vuelta, explique-t-il. Après un été qui a été contrarié par ma fracture à un doigt, je me suis senti mieux de jour en jour".

"J'ai cherché à me préparer comme je l'avait fait avant Milan-Sanremo", explique-t-il en dressant le parallèle avec son plus grand succès de la saison, en mars dernier, quand il avait conquis la course chérie des Italiens. Est-ce un signe du destin ? En 2002, déjà, Cipollini avait fait de même.

Bettini libéré

Si l'issue d'un sprint -au moins d'un petit peloton- lui semble probable, Petacchi reconnaît que tout reste encore à écrire. Ballerini aussi, qui se méfie de tout le monde et établit la liste des adversaires prioritaires.

"Vinokourov et Van Petegem attaqueront, les Espagnols aussi avec Martin Perdiguero et Pereiro", annonce le responsable de l'équipe nationale. Les autres sprinteurs ? "McEwen surtout mais aussi Boonen, Zabel, Hushovd."

Pendant la course, Ballerini s'appuiera sur l'expérimenté Giovanni Lombardi, curieusement le "régional" de ce Championnat du monde puisqu'il a élu résidence depuis plusieurs années dans la capitale espagnole. Le "doyen" (36 ans) de la Squadra, longtemps élément-clé du train de Cipollini, a connu lui aussi le triomphe de Zolder.

Futur coéquipier de Petacchi, l'Allemand Erik Zabel le désigne lui aussi pour référence. "C'est un circuit très ouvert, tempère-t-il. Toutes sortes de coureurs ont leurs chances. Mais, dans un sprint massif, Petacchi n'est pas loin d'être imbattable."

Au départ des 273 kilomètres, les "azzuri" ont conscience de l'ampleur de la tâche. "Nous sommes l'équipe à battre", reconnaît Ballerini qui a laissé sa liberté en fonction des circonstances de course au champion olympique Paolo Bettini.

"C'est un peu pesant d'être favori, avoue Petacchi dans une dernière pirouette. Mais il vaut mieux cela que de ne pas être dans le coup".