PARIS - L'Union cycliste internationale (UCI) a condamné "fermement" mardi l'attitude des dirigeants du Tour de France qui l'ont mise en cause dans la gestion de plusieurs affaires de dopage annoncées pendant l'épreuve.

"L'attitude de MM. Patrice Clerc, président d'ASO, et Christian Prudhomme, directeur du Tour de France, est inacceptable. On ne peut dans le même temps réclamer davantage de contrôles et accuser la Fédération qui les organise avec succès et dans le respect des règles antidopage de chercher à nuire au Tour de France", a estimé l'UCI dans un communiqué publié deux jours après l'arrivée de l'épreuve.

"Pour eux, apparemment, la lutte antidopage est une bonne chose lorsqu'elle protège l'image de leur course mais se voit assimilée à du harcèlement lorsque ses résultats lui font du mal. Pour lutter sérieusement contre le dopage, il est indispensable d'en assumer les effets collatéraux. Il semble qu'ASO poursuive davantage l'objectif d'un Tour profitable que celui d'un Tour propre", a ajouté la fédération internationale.

Le Tour en otage

L'UCI a déploré que le thème du dopage soit "utilisé dans le cadre du conflit opposant ASO à l'UCI". Elle a qualifié d'"extrêmement regrettable et dangereuse", "la volonté de MM. Clerc et Prudhomme d'attiser la polémique plutôt que de travailler avec l'UCI".

"Le sport ne peut dépendre des seuls intérêts d'acteurs privés qui souhaitent se donner leurs propres règles pour mieux maximiser leurs profits", a notamment accusé la fédération internationale en rejetant par avance la proposition d'un "passeport éthique, délivré de manière arbitraire par ASO, au mépris des règlements et procédures en vigueur dans le monde sportif et qui ouvre la voie à toutes les discriminations".

"L'UCI, au nom du cyclisme, ne peut accepter qu'ASO prenne de la sorte le Tour de France en otage. Cette magnifique épreuve est une part du patrimoine mondial du cyclisme avant d'être une entreprise privée très rentable", a poursuivi la fédération internationale avant de se justifier une nouvelle fois sur les cas de l'Allemand Patrik Sinkewitz et du Danois Michael Rasmussen et d'estimer que les "fausses accusations" d'ASO "ne visent qu'à discréditer et isoler l'UCI".

"Le cyclisme de demain ne peut se construire qu'entre des acteurs qui vont dans la direction de l'intérêt général et se passera de ceux qui ne suivent que leur propre intérêt", a conclu l'UCI.