SCHAFFHAUSEN (AFP) - Le Tour de Suisse, ultime répétition d'une grande course par étapes avant le Tour de France, présente à partir de samedi à Schaffhausen (nord) l'Allemand Jan Ullrich et l'Espagnol Iban Mayo pour têtes d'affiche d'un peloton cycliste lancé vers le grand rendez-vous de juillet.

Eternel dauphin de l'Américain Lance Armstrong, qui l'a désigné une nouvelle fois pour principal rival, Ullrich vient sans avoir pour objectif déclaré de renouveler sa victoire de l'année passée. Le chef de file de l'équipe T-Mobile cherche surtout à monter en puissance et à se tester, en parallèle du sextuple vainqueur du Tour qui est resté fidèle pour sa part au Dauphiné.

Dans cette optique, Ullrich dispose d'un contre-la-montre de 36 kilomètres, dès dimanche à Weinfelden, dans la région où il s'est installé voici quelques années. En montagne, la partie spectaculaire près des sommets toujours enneigés, il a plusieurs cols grand format pour se jauger, notamment la trilogie des géants (Nufenen, Gothard, Furka) qui doit logiquement décider de la victoire le 19 juin en conclusion de l'épreuve.

La course, après une incursion lundi en Autriche dans la station du légendaire skieur Karl Schranz (St. Anton), se donne deux arrivées au sommet, à Arosa (6e étape) et Verbier (8e étape). Mais l'apothéose est fixée au dernier jour sur une étape en boucle autour du petit village d'Ulrichen qui franchit les trois cols hors catégorie en seulement 100 kilomètres.

Sprint d'élite

Iban Mayo, lui aussi, est attendu sur ces pentes. Le Basque d'Euskaltel, en retrait par rapport à l'année passée, a choisi délibérément d'arriver en forme plus tardivement afin de tout miser sur le Tour de France. Le pari passe toutefois par une présence dans les temps forts du Tour de Suisse, en repère indispensable pour aborder en confiance le 2 juillet la Grande Boucle.

Le plateau, estampillé ProTour, compte d'autres coureurs de renom du peloton des 20 premières équipes mondiales malgré la concurrence du Dauphiné ou la nécessité de se reposer après un Giro fatigant. Le champion olympique, l'Italien Paolo Bettini, conduit ainsi une très forte équipe Quick Step à côté du Belge Tom Boonen, l'homme des classiques de pavés, de l'Australien Michael Rogers, le champion du monde du contre-la-montre, et de l'Allemand Patrik Sinkewitz.

Dans les sprints, Boonen s'attend à retrouver le triple champion du monde, l'Espagnol Oscar Freire, ainsi que l'Australien Robbie McEwen, irrésistible pendant le récent Giro (3 étapes). Dans le "chrono", Rogers doit lutter, en plus d'Ullrich, avec de beaux spécialistes, tels l'Allemand Jens Voigt, l'Australien Bradley McGee, l'Américain Bobby Julich, l'Italien Dario Frigo ou le Suisse Fabian Cancellara.

Le grimpeur italien Gilberto Simoni figure également sur la liste de départ tout comme son compatriote Stefano Garzelli et l'Espagnol Alejandro Valverde, deux coureurs qui doivent faire oublier une première partie de saison décevante. A l'approche du Tour, le retard n'est plus de mise.