La cinquième et la plus belle
Cyclisme dimanche, 27 juil. 2003. 14:22 jeudi, 12 déc. 2024. 15:49
PARIS (AFP) - Lance Armstrong, vainqueur pour la cinquième fois, a égalé dimanche à Paris le record des victoires dans le Tour de France cycliste qui a fêté son centième anniversaire dans une édition au succès immense.
Pour avoir douté et surmonté des difficultés de toutes sortes, le champion américain a remporté son plus beau Tour. Miraculé du cancer avant de gagner pour la première fois en 1999, le Texan s'est sorti des pièges d'une course qui s'est dénouée seulement l'avant-dernier jour, à la veille de l'arrivée à Paris où Jean-Patrick Nazon, l'inattendu, a enlevé au sprint la 20e étape sur l'avenue des Champs-Elysées.
"Je veux revenir l'an prochain dans une meilleure forme que cette année". En une phrase, Armstrong a résumé son problème principal du Tour du Centenaire qu'il s'est adjugé par la marge la plus mince depuis l'édition historique de 1989 (8 secondes entre LeMond et Fignon). A Paris, il a repoussé l'Allemand Jan Ullrich, renaissant pour son retour, à 1 min 01 sec et le Kazakh Alexandre Vinokourov, désigné le coureur le plus combatif du Tour, à 4 min 14 sec.
Moins fort à l'évidence que les quatre années précédentes, Armstrong (qui a su dissimuler ses faiblesses) s'est offert aux attaques d'adversaires offensifs, vite enhardis. A Ullrich et à Vinokourov bien sûr. Mais aussi à l'Espagnol Joseba Beloki, son dauphin de l'année passée dont la course s'est brisée net sur le goudron fondu de la côte de la Rochette avant l'arrivée à Gap.
"Beaucoup de chance"
Ce jour-là (14 juillet), Armstrong a échappé de peu à la catastrophe. Il a évité Beloki et a emprunté à la technique du cyclo-cross pour traverser un champ avant de recoller à la course. "J'ai eu beaucoup de chance", a reconnu ensuite le champion américain, qui avait été pris dans une chute collective dès la première étape à Meaux.
Le feu orange est passé au rouge, le 18 juillet. Sous l'effet répété de la canicule, Armstrong a essuyé sa plus sévère défaite face à Ullrich, régénéré après sa saison blanche de 2002. Le contre-la-montre de Cap' Découverte (47 km) s'est conclu par un écart de 1 min 36 sec, explicable par la déshydratation subie par le champion américain.
Sa position, déjà fragile, a vacillé le lendemain dans la première étape pyrénéenne qui franchissait le port de Pailhères avant la montée finale vers Ax-Bonascre. Ullrich s'est rapproché à 15 secondes mais a sans doute laissé passer l'occasion en n'attaquant pas plus tôt un maillot jaune, encore sous le coup de son problème.
Mais, s'il est une qualité à porter au crédit d'Armstrong, c'est sa solidité mentale. Le cow-boy d'Austin, à la trajectoire inverse à celle du thermomètre, a manoeuvré intelligemment dans les deux étapes suivantes. Il a laissé Ullrich courir derrière Vinokourov le premier jour. Il a temporisé le lendemain dans le Tourmalet et a pris les devants à Luz-Ardiden (40 sec) malgré une chute au pied de la montée finale qu'Ullrich, très fair-play, n'a pas voulu mettre à profit.
Avec la tête
Sa victoire, Armstrong ne l'a assurée que dans l'avant-dernière étape sous la pluie battante noyant le contre-la-montre de Nantes remporté par l'Ecossais David Millar. La chute d'Ullrich, qui avait négligé de reconnaître personnellement le parcours, a symbolisé l'échec relatif du champion olympique, deuxième pour la... cinquième fois mais satisfait de ce retour au premier plan qui promet d'ores et déjà pour l'édition 2004.
Car, Armstrong l'a annoncé, il a bien l'intention d'être là l'an prochain. "Et, si je reviens, ce n'est pas pour faire deuxième", a proclamé le Texan, qui veut se convaincre que son parcours tourmenté de 2003 ne doit rien à l'inévitable phénomène de déclin qui a touché tous ses prédécesseurs.
A Paris, celui qui est devenu l'un des sportifs américains les plus connus, malgré la notoriété limitée du cyclisme aux Etats-Unis, a côtoyé sur le podium Richard Virenque, vainqueur à Morzine et codétenteur désormais du record des victoires dans le GP de la Montagne (avec Bahamontes et Van Impe), et l'Australien Baden Cooke, nouveau maillot vert du Tour en devançant in extremis son compatriote Robbie McEwen.
Armstrong, légende du sport, a rejoint dans l'histoire du Tour les quatre grands champions (Anquetil, Merckx, Hinault, Indurain) qui ont accompli le même exploit. Mais cette édition du Centenaire, conclue à une moyenne-record (40,940 km/h), a aussi montré son visage humain, vulnérable, en même temps qu'elle a souligné ses ressources mentales et son intelligence. Armstrong, 31 ans, a aussi gagné avec la tête.
Pour avoir douté et surmonté des difficultés de toutes sortes, le champion américain a remporté son plus beau Tour. Miraculé du cancer avant de gagner pour la première fois en 1999, le Texan s'est sorti des pièges d'une course qui s'est dénouée seulement l'avant-dernier jour, à la veille de l'arrivée à Paris où Jean-Patrick Nazon, l'inattendu, a enlevé au sprint la 20e étape sur l'avenue des Champs-Elysées.
"Je veux revenir l'an prochain dans une meilleure forme que cette année". En une phrase, Armstrong a résumé son problème principal du Tour du Centenaire qu'il s'est adjugé par la marge la plus mince depuis l'édition historique de 1989 (8 secondes entre LeMond et Fignon). A Paris, il a repoussé l'Allemand Jan Ullrich, renaissant pour son retour, à 1 min 01 sec et le Kazakh Alexandre Vinokourov, désigné le coureur le plus combatif du Tour, à 4 min 14 sec.
Moins fort à l'évidence que les quatre années précédentes, Armstrong (qui a su dissimuler ses faiblesses) s'est offert aux attaques d'adversaires offensifs, vite enhardis. A Ullrich et à Vinokourov bien sûr. Mais aussi à l'Espagnol Joseba Beloki, son dauphin de l'année passée dont la course s'est brisée net sur le goudron fondu de la côte de la Rochette avant l'arrivée à Gap.
"Beaucoup de chance"
Ce jour-là (14 juillet), Armstrong a échappé de peu à la catastrophe. Il a évité Beloki et a emprunté à la technique du cyclo-cross pour traverser un champ avant de recoller à la course. "J'ai eu beaucoup de chance", a reconnu ensuite le champion américain, qui avait été pris dans une chute collective dès la première étape à Meaux.
Le feu orange est passé au rouge, le 18 juillet. Sous l'effet répété de la canicule, Armstrong a essuyé sa plus sévère défaite face à Ullrich, régénéré après sa saison blanche de 2002. Le contre-la-montre de Cap' Découverte (47 km) s'est conclu par un écart de 1 min 36 sec, explicable par la déshydratation subie par le champion américain.
Sa position, déjà fragile, a vacillé le lendemain dans la première étape pyrénéenne qui franchissait le port de Pailhères avant la montée finale vers Ax-Bonascre. Ullrich s'est rapproché à 15 secondes mais a sans doute laissé passer l'occasion en n'attaquant pas plus tôt un maillot jaune, encore sous le coup de son problème.
Mais, s'il est une qualité à porter au crédit d'Armstrong, c'est sa solidité mentale. Le cow-boy d'Austin, à la trajectoire inverse à celle du thermomètre, a manoeuvré intelligemment dans les deux étapes suivantes. Il a laissé Ullrich courir derrière Vinokourov le premier jour. Il a temporisé le lendemain dans le Tourmalet et a pris les devants à Luz-Ardiden (40 sec) malgré une chute au pied de la montée finale qu'Ullrich, très fair-play, n'a pas voulu mettre à profit.
Avec la tête
Sa victoire, Armstrong ne l'a assurée que dans l'avant-dernière étape sous la pluie battante noyant le contre-la-montre de Nantes remporté par l'Ecossais David Millar. La chute d'Ullrich, qui avait négligé de reconnaître personnellement le parcours, a symbolisé l'échec relatif du champion olympique, deuxième pour la... cinquième fois mais satisfait de ce retour au premier plan qui promet d'ores et déjà pour l'édition 2004.
Car, Armstrong l'a annoncé, il a bien l'intention d'être là l'an prochain. "Et, si je reviens, ce n'est pas pour faire deuxième", a proclamé le Texan, qui veut se convaincre que son parcours tourmenté de 2003 ne doit rien à l'inévitable phénomène de déclin qui a touché tous ses prédécesseurs.
A Paris, celui qui est devenu l'un des sportifs américains les plus connus, malgré la notoriété limitée du cyclisme aux Etats-Unis, a côtoyé sur le podium Richard Virenque, vainqueur à Morzine et codétenteur désormais du record des victoires dans le GP de la Montagne (avec Bahamontes et Van Impe), et l'Australien Baden Cooke, nouveau maillot vert du Tour en devançant in extremis son compatriote Robbie McEwen.
Armstrong, légende du sport, a rejoint dans l'histoire du Tour les quatre grands champions (Anquetil, Merckx, Hinault, Indurain) qui ont accompli le même exploit. Mais cette édition du Centenaire, conclue à une moyenne-record (40,940 km/h), a aussi montré son visage humain, vulnérable, en même temps qu'elle a souligné ses ressources mentales et son intelligence. Armstrong, 31 ans, a aussi gagné avec la tête.