Montréal (Sportcom) — La deuxième étape de la Coupe du monde de cyclisme sur piste qui s'amorcera vendredi, à Aguascalientes, marquera l'entrée en scène des Québécois Alexandre Cloutier et de Martin Gilbert.

Au Mexique, Cloutier et Gilbert se concentreront spécifiquement sur course à l'américaine, également connue sous le nom de Madison, une épreuve où des équipes formées de deux coureurs s'échangent des relais tout au long de la compétition. Après l'étape mexicaine, la paire se dirigera en Afrique du Sud, au mois d'avril, pour la troisième tranche de la Coupe du monde. Un autre Québécois, Jean-François Laroche, sera également du voyage.

Du côté sportif, tout baigne pour Cloutier. Établi en Floride depuis la fin janvier, l'athlète âgé de 29 ans n'a cessé de faire tourner ses jambes au vélodrome de Fort Lauderdale et sur les routes avoisinantes. Martin Gilbert, l'équipe du Québec et l'entraîneur Éric Van Den Eynde sont venus le rejoindre pour quelques jours durant l'hiver.

«Nous (lui et Gilbert) avons beaucoup pratiqué nos relais, indique Cloutier. Pour ces deux Coupes du monde, notre objectif sera au minimum de faire un top 10 pour augmenter nos chances d'obtenir notre brevet de Sport Canada. Si nous avons de bons résultats aux deux compétitions, nous pourrons participer à la dernière étape de Sydney, au mois de mai».

Une place dans les dix premiers est réaliste selon Cloutier. «Il y a deux ans, en Coupe du monde, j'avais terminé dixième avec Mark Ernsting et nous n'étions pas en super forme. Maintenant, Martin (Gilbert) et moi sommes vraiment prêts. Je crois qu'une participation aux championnats du monde, à la fin août, est possible».

Le camping, un mode de vie

Si les choses vont bien sur la piste, il en est tout autre du côté monétaire. Comme un bon nombre d'athlètes, le cycliste doit faire des choix entre sa passion et un travail rémunéré. L'an dernier, durant la saison hivernale, Cloutier a travaillé comme vendeur dans une boutique de vêtements. «J'ai pu amasser de l'argent pour payer ma saison, mais une fois le printemps arrivé, j'étais fatigué car je n'avais pas vraiment eu le temps de me reposer», indique celui qui a complété deux ans et demi de scolarité en génie mécanique à l'Université Laval.

Cette réalité s'est traduite en un nouveau mode de vie pour Cloutier : le camping.

«Pour me rendre en Floride, je me suis acheté un vieux Westfalia 1978», explique celui qui est occasionnellement hébergé par des connaissances. «Ça fait un mois et demi que je dors dedans. J'ai même un petit poêle au propane pour faire cuire mes pâtes. Comme je l'ai dit à ma copine, je suis un sans-abri de luxe!»

Malgré cette situation précaire, le champion canadien de la course à l'américaine garde toutefois le moral. «Ce qui est surtout rough, c'est d'être cassé maintenant alors que je dois être au sommet de ma forme physique. Je suis quand même heureux car j'aime ce que je fais, mais c'est certain qu'avec mon carding, j'aurais de meilleures conditions d'entraînement».