PARIS - Christian Prudhomme, le directeur du Tour de France, a réaffirmé mercredi que la lutte contre le dopage était "une nécessité absolue" au lendemain de l'annonce de l'ouverture d'une enquête préliminaire par le parquet de Paris. Celle-ci intervient après la découverte de seringues et de matériels de perfusion dans un conteneur destiné à recueillir les déchets d'origine médical sur la dernière Grande Boucle.

"C'est une enquête préliminaire, je n'en sais pas plus que vous", a répondu Prudhomme lorsque questionné par les journalistes au moment de l'annonce du parcours du Tour de France 2010.

Des journaux ont laissé entendre que la formation Astana du vainqueur Alberto Contador et du troisième Lance Armstrong aurait été ciblée par les autorités françaises.

"Nous sommes prêts à coopérer, a déclaré jeudi Alain Gallopin, le gérant adjoint de l'équipe Astana. S'il a quelque chose, on est prêt à collaborer, on n'est au courant de rien, on n'a rien à cacher. Notre collaboration est totale comme elle a été totale sur le Tour de France. S'il faut en passer par là pour que le cyclisme gagne du crédit, il n'y a aucun problème."

"La lutte contre le dopage est une nécessité absolue. Il faut que tous les organismes chargés de la lutte travaillent en bonne intelligence", a ajouté Prudhomme.

L'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) a, dans un rapport, mis en cause l'Union cycliste internationale (UCI) pour sa gestion des contrôles antidopage lors du dernier Tour de France, où aucun cas positif n'a été décelé.

Son président, Pierre Bordry, s'est notamment étonné qu'il n'y ait pas eu de chaîne du froid respectée pour les prélèvements sanguins et de la lenteur à procéder lors des contrôles inopinés.

L'agence a aussi révélé que des produits "incongrus" qui ne figurent pas sur la liste des produits interdits, mais sans rapport avec les soins à apporter à de coureurs supposés en bonne santé, ont été découverts sur le Tour lors d'une saisie judiciaire.

L'UCI a répliqué en indiquant "étudier maintenant la possibilité de collaborer avec un partenaire neutre pour les contrôles antidopage sur sol français".

"La Fédération internationale peut effectivement ne pas faire appel à nous. D'ailleurs Pat McQuaid (son président) a dit qu'il veut faire appel à des équipe neutres. Je ne sais pas ce que veut dire 'neutre'. J'aimerais le savoir, s'était interrogé Pierre Bordry lors d'une conférence de presse, la semaine dernière. Si une équipe neutre est une équipe de préleveurs qui ne dit rien et accepte de faire ce qu'on lui demande sans nécessairement respecter le Code mondial antidopage, nous refuserons de le faire."

"L'Agence mondiale antidopage (AMA) a réaffirmé avec force la primauté des fédérations internationales sur les contrôles. C'est ce que dit le code mondial antidopage", indique Christian Prudhomme.