SYDNEY (AFP) - Le scandale du dopage du jeune champion cycliste australien Mark French met à mal la réputation de propreté du sport australien à quelques semaines des Jeux olympiques d'Athènes (13-29 août), a admis mercredi le président du Comité olympique australien (AOC), John Coates.

"Cela ternit notre réputation, il n'y a aucun doute là-dessus", a convenu M. Coates, qui sera le chef de mission de l'équipe australienne aux Jeux. "J'espère que c'est un cas isolé, et qu'il n'y en a aucun autre, mais je ne peux pas le garantir", a-t-il ajouté.

Mark French, 19 ans, d'abord condamné à deux ans de suspension pour avoir reconnu devant le Tribunal arbitral du sport (TAS) de Lausanne (Suisse) avoir utilisé des produits dopants, a été ensuite suspendu à vie des Jeux par l'AOC qui l'estime coupable d'avoir participé à un trafic de produits dopants à l'Institut des Sports australien (AIS) d'Adelaïde.

Cinq autres cyclistes australiens pourraient être impliqués dans cette affaire à en croire le sénateur d'opposition (parti travailliste) John Faulkner, qui se base sur le témoignage sous serment de French au TAS.

Selon le sénateur, cinq coureurs (plus French), dont deux médaillés d'or potentiels aux JO d'Athènes, s'enfermaient régulièrement dans la chambre de l'ancien champion du monde juniors pour y prendre des substances interdites.

Médiateur

M. Coates a confirmé mercredi que ces cinq cyclistes, dont les noms n'ont pas été révélés, n'iraient pas à Athènes à moins de pouvoir approuver la preuve de leur innocence. "Nous devons nous assurer que ceux qui représenteront l'Australie seront propres et qu'ils ne terniront pas la réputation de l'équipe", a-t-il déclaré.

Mardi, sept pistards australiens, susceptibles d'être sélectionnés pour les JO et membres de l'AIS, où avaient été retrouvées dans la chambre de French des seringues et des ampoules contenant une hormone de croissance équine, ont signé un texte affirmant qu'ils n'ont rien à voir avec le dopage.

Le ministre australien des Sports, Rod Kemp, qui avait annoncé l'ouverture d'une enquête pour faire la lumière sur cette affaire, a indiqué mercredi qu'il étudiait la proposition de l'AOC de renforcer les mesures antidopage. M. Coates a, pour sa part, appelé à la nomination d'un médiateur en charge des questions de dopage.

De son côté, French a annoncé mercredi qu'il entendait faire appel de la décision de l'AOC auprès du TAS. "J'espère être disculpé afin de pouvoir dans le futur réaliser mon ambition de représenter l'Australie aux Jeux", a-t-il précisé dans un communiqué.