Le «boss» du peloton du Tour de France
Cyclisme lundi, 22 oct. 2012. 08:43 dimanche, 15 déc. 2024. 02:29
PARIS - Impitoyable patron du peloton du Tour de France durant un septennat, Lance Armstrong a tout mis en oeuvre, jusqu'au dopage, pour gagner la plus grande course du monde dont il a été chassé lundi du palmarès.
« Que ce soit bien clair: il y a deux Lance Armstrong », affirmait dans son autobiographie, en 2000, l'Américain. « Avant et après » le cancer des testicules, qui commençait à se propager (poumon, cerveau) au moment de sa détection à l'automne 1996.
Avant, c'est un coureur qui excelle dans les grandes courses d'un jour, qui est devenu en 1993 l'un des plus jeunes champions du monde de l'histoire, à moins de 22 ans. Après, c'est un survivant au regard fixe, au sourire froid, aux cheveux ras, un carnassier qui va se transformer en légende, « un exemple pour le monde entier » pour reprendre sa formule, et qui finit aujourd'hui en paria.
Quand il revient sur le Tour de France en 1999, trois ans après l'avoir quitté dans l'anonymat, l'ex-spécialiste des classiques n'est plus le même homme. Avec Johan Bruyneel, qu'il a choisi pour directeur sportif, il s'est convaincu de ses capacités à gagner la plus grande course du monde.
Un mythe rémunérateur
Le coureur qui souffrait auparavant en haute montagne impose désormais une hallucinante cadence de pédalage dans les grands cols tout en développant une puissance phénoménale dans les contre-la-montre. Jusqu'à son premier arrêt de carrière (2005), il appliquera la recette, au désarroi de ses adversaires qui ont fini par se résigner. Il imposera sa loi et les rares récalcitrants (Bassons, Simeoni) devront s'incliner.
À partir de ses résultats du Tour, Armstrong, qui a tant de revanches à prendre sur une jeunesse difficile au Texas (absence du père biologique, rapports tumultueux avec son beau-père), construit un mythe. Très rémunérateur, si l'on se fie à l'estimation de sa fortune publiée dans les médias (96 millions d'euros).
Réchappé du cancer, il crée sa fondation, Livestrong, dont les activités (80 millions de bracelets jaunes vendus depuis 2004) seront constamment stimulées par l'aura de son fondateur. Son audience dépasse le cadre du sport. Car Armstrong fraye avec les grands de ce monde. Il a ses entrées à la Maison Blanche du président George W. Bush, plus tard à l'Elysée de Nicolas Sarkozy.
On lui prête des ambitions politiques, de viser le poste de gouverneur du Texas, de vouloir acheter le Tour de France même si, assure-t-on du côté des organisateurs de la Grande Boucle, « la famille propriétaire n'a jamais reçu de proposition ». On le voit avec les stars de Hollywood, des personnages (Robin Williams, Ben Stiller) qui viendront l'encourager sur le Tour de France où Armstrong prend ses aises.
« Trop, c'est trop »
Il fait partie des « people », ceux dont la vie sentimentale s'étale sur les pages glamour des magazines spécialisés. Il divorce en 2003, partage la vie d'une chanteuse très connue, Sheryl Crow. Puis emménage à Aspen, une station chic du Colorado, avec sa femme actuelle (Anna Hansen), mère des deux derniers de ses cinq enfants.
Armstrong fascine. Son retour après trois ans d'arrêt, en 2009, mobilise les médias, y compris ceux qui le soupçonnaient ou l'accusaient de tricherie(s) durant sa première carrière. Sa cohabitation agitée avec Alberto Contador, lointain successeur, sert de fil rouge au Tour de France 2009, où il récolte son dernier résultat marquant, une troisième place synonyme d'un huitième podium sur les Champs-Elysées à près de 38 ans. Mais, douze mois plus tard, il quitte définitivement le Tour sur une 22e place qui le ramène, au fond, à son niveau initial.
« Il arrive un moment dans la vie d'un homme où il faut dire: " Trop c'est trop ", affirmait en août le Texan pour expliquer sa volonté de ne pas se justifier devant ses accusateurs. Cette phrase, beaucoup de ses adversaires peuvent aujourd'hui la prononcer.
« Que ce soit bien clair: il y a deux Lance Armstrong », affirmait dans son autobiographie, en 2000, l'Américain. « Avant et après » le cancer des testicules, qui commençait à se propager (poumon, cerveau) au moment de sa détection à l'automne 1996.
Avant, c'est un coureur qui excelle dans les grandes courses d'un jour, qui est devenu en 1993 l'un des plus jeunes champions du monde de l'histoire, à moins de 22 ans. Après, c'est un survivant au regard fixe, au sourire froid, aux cheveux ras, un carnassier qui va se transformer en légende, « un exemple pour le monde entier » pour reprendre sa formule, et qui finit aujourd'hui en paria.
Quand il revient sur le Tour de France en 1999, trois ans après l'avoir quitté dans l'anonymat, l'ex-spécialiste des classiques n'est plus le même homme. Avec Johan Bruyneel, qu'il a choisi pour directeur sportif, il s'est convaincu de ses capacités à gagner la plus grande course du monde.
Un mythe rémunérateur
Le coureur qui souffrait auparavant en haute montagne impose désormais une hallucinante cadence de pédalage dans les grands cols tout en développant une puissance phénoménale dans les contre-la-montre. Jusqu'à son premier arrêt de carrière (2005), il appliquera la recette, au désarroi de ses adversaires qui ont fini par se résigner. Il imposera sa loi et les rares récalcitrants (Bassons, Simeoni) devront s'incliner.
À partir de ses résultats du Tour, Armstrong, qui a tant de revanches à prendre sur une jeunesse difficile au Texas (absence du père biologique, rapports tumultueux avec son beau-père), construit un mythe. Très rémunérateur, si l'on se fie à l'estimation de sa fortune publiée dans les médias (96 millions d'euros).
Réchappé du cancer, il crée sa fondation, Livestrong, dont les activités (80 millions de bracelets jaunes vendus depuis 2004) seront constamment stimulées par l'aura de son fondateur. Son audience dépasse le cadre du sport. Car Armstrong fraye avec les grands de ce monde. Il a ses entrées à la Maison Blanche du président George W. Bush, plus tard à l'Elysée de Nicolas Sarkozy.
On lui prête des ambitions politiques, de viser le poste de gouverneur du Texas, de vouloir acheter le Tour de France même si, assure-t-on du côté des organisateurs de la Grande Boucle, « la famille propriétaire n'a jamais reçu de proposition ». On le voit avec les stars de Hollywood, des personnages (Robin Williams, Ben Stiller) qui viendront l'encourager sur le Tour de France où Armstrong prend ses aises.
« Trop, c'est trop »
Il fait partie des « people », ceux dont la vie sentimentale s'étale sur les pages glamour des magazines spécialisés. Il divorce en 2003, partage la vie d'une chanteuse très connue, Sheryl Crow. Puis emménage à Aspen, une station chic du Colorado, avec sa femme actuelle (Anna Hansen), mère des deux derniers de ses cinq enfants.
Armstrong fascine. Son retour après trois ans d'arrêt, en 2009, mobilise les médias, y compris ceux qui le soupçonnaient ou l'accusaient de tricherie(s) durant sa première carrière. Sa cohabitation agitée avec Alberto Contador, lointain successeur, sert de fil rouge au Tour de France 2009, où il récolte son dernier résultat marquant, une troisième place synonyme d'un huitième podium sur les Champs-Elysées à près de 38 ans. Mais, douze mois plus tard, il quitte définitivement le Tour sur une 22e place qui le ramène, au fond, à son niveau initial.
« Il arrive un moment dans la vie d'un homme où il faut dire: " Trop c'est trop ", affirmait en août le Texan pour expliquer sa volonté de ne pas se justifier devant ses accusateurs. Cette phrase, beaucoup de ses adversaires peuvent aujourd'hui la prononcer.