Les cyclistes du Tour de France mangent et boivent sur leur vélo, et quand ils sont victimes d'un accrochage, parfois ils ne font que ralentir pour qu'un médecin puisse leur appliquer un onguent apaisant, à partir d'une décapotable.

Les traitements ne se font tout de même toujours comme ça. Après une chute en Belgique lors du deuxième jour, le Canadien Michael Barry a choisi de recevoir des traitements privés du médecin de Team Sky, et on le comprend bien.

"Je me suis fait une éraflure à un endroit très inconfortable, a dit le Torontois de 34 ans avec un rire un peu embarrassé, lundi, lors d'une journée de repos à Morzine. Je dois composer avec ça. Des rougeurs, des coupures aux fesses. J'ai déjà eu des rougeurs un peu partout sur le corps, mais celle-là est vraiment inconfortable."

Telle est la vie pendant l'éprouvante Grande boucle. La douleur est un facteur constant, et il faut presque voir une fracture pour qu'un cycliste abandonne la course.

Simon Gerrans, un coéquipier de Barry, a dû quitter en raison d'une fracture à un bras, lundi.

Malgré sa propre douleur, Barry a continué de s'acquitter de sa tâche, qui est de supporter la vedette de Team Sky, Bradley Wiggins, actuellement 14e au classement général.

Barry occupe la 107e position, à environ 48 minutes du meneur australien Cadel Evans (après 1569,4 km). Un autre Canadien, Ryder Hesjedal de Victoria, a réussi à éviter les ennuis et à grimper jusqu'au sixième rang du classement, à 1:11 de la tête.

"Il arrive quelque chose de dramatique à tous les jours, a dit Hesjedal à La Presse canadienne. C'est ce qui fait la beauté de cet événement. C'est excitant pour moi, mais il y a encore beaucoup de chemin à faire."

Barry, qui connait Hesjedal et qui habite près de lui, en Espagne, croit que son compatriote continuera d'exceller.

"Je pense qu'il peut terminer dans le top 10, a dit Barry. C'est un peu du nouveau pour lui. Il n'a pas l'habitude de se trouver près du meneur dans les grandes courses, mais il a vraiment élevé son niveau de performance. Il est beaucoup, beaucoup plus fort et plus constant en général."

Dimanche, quand le Français Sylvain Chavanel a connu une baisse de régime dans une montée difficile, Hesjedal n'avait que sept secondes à gruger à l'avance d'Evans pour s'emparer du maillot jaune, qui a été porté par seulement deux Canadiens, soit Alex Stieda et Steve Bauer.

Hesjedal savait toutefois que la jeune vedette du Luxembourg Andy Schleck n'était que 23 secondes derrière, et qu'il préparait quelque chose. Connaissant ses limites, il a dû se retirer du peloton de tête en fin d'étape.

"Je savais que ce serait toute une commande, a dit Hesjedal au sujet du maillot jaune. Je suis très réaliste, sans dire que je ne peux pas espérer ou rêver. Le plus important pour moi, c'était de connaître la meilleure étape possible."

Mardi, la neuvième étape, de 204,5 km entre Morzine-Avoriaz et Saint-Jean-de-Maurienne, comprendra elle aussi une montée exigeante.